Quand on a tapé le bout de gras avec lui en novembre dernier, Ty Segall lançait un pari à la postérité: 50,000 dollars sur la table que d'ici une quinzaine d'années, John Dwyer sera considéré par les rock érudits du futur comme le Roky Erickson des années 2000-2010. Traînant un peu les pieds quelques mètres derrière le cortège des fanatiques hardcore de Thee Oh Sees, on reste sûr que le kid a raison, pour tout un tas de raisons. Car en ces temps mornes où la carrière d'un nouveau groupe est généralement pliée entre le deuxième et troisième album, la formule "longévité + liberté + super productivité = qualité", appliquée par Dwyer et sa bande comme un apostolat, tient d'autant plus du miracle qu'elle porte ses fruits: plus le groupe tourne et produit, moins il saoule et plus il tient ses promesses.
Enième preuve avec "Minotaur", premier extrait formidable d'un Floating Coffin à sortir en avril (soit sept tout petit mois seulement après Putrifiers II) et qu'on attend comme un énième messie. Pas que cette ballade nourrie au grain et au mellotron nous bouscule au point de nous faire tomber dans un fourrée d'orties, mais son petit gimmick de guitare et violoncelle à l'unisson goûte plus fort et plus juste que la plupart des trucs tombés dans la boîte aux lettres depuis 3 semaines. Chafouin et farceur, le futur ne cesse de nous défier en se faufilant là où ne l'attend pas. Plus ça va, moins on sait où regarder pour le trouver. Reste Thee Oh Sees, ce phare dans la brume des paradoxes qui ne cesse de se réinventer en faisant mine de se répéter.
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