On figure bien les mecs de Wand trouver leur nom un soir de beuverie, dans un délire de post-adolescent mal dégrossi comme on en avait dans les années 70 (enfin j'imagine), sur la foi d'une blague phallique pas très finaude (en anglais, wand veut dire baguette magique), glissée entre deux gobelets de bière avalés cul sec (vous savez, les rouges à l'extérieur et blancs à l'intérieur, ceux qu'on trouve dans tous les teen movies). À vrai dire, on n'a pas réellement besoin de se renseigner sur l'origine géographique du groupe, tant leur musique suinte le sable chaud et les chaudes soirées d'été, et induit ainsi sur leur provenance californienne, dans un héritage pile poil calé entre la mélodicité des Byrds et des choses un peu plus dures (et un peu moins recommandables) comme les grosses guitares fuzz qui tachent de Blue Cheer.
On n'a pas non plus à chercher aussi loin temporellement, si l'on veut trouver un lignage direct au groupe de Cory Thomas Hanson (auparavant passé par Meatbodies, autres faiseurs de fuzz californiens). Signé dès leur premier album sur God?, label de Ty Segall et sous-division de Drag City, Wand contribue au même creuset heavy psych pop (et a le même souci de productivité - trois albums en un an) que son compatriote, en mélangeant dans le même élan grosses basses distordues et une certaine idée de l'évidence mélodique. Après le patronnage de John Dwyer sur tout une partie de la scène psych californienne, il fallait bien que ce soit au tour de Segall d'enfanter des héritiers, et ces gamins-là en ont visiblement sous le capot.
Tout ceci pourrait sentir la redite, l'absence de danger et de nécessité, mais la bande de Wand trouve suffisamment d'astuces et de passerelles pour éviter le piège du revival aseptisé ou du copinage bon teint. Si le groupe n'a pas inventé la poudre, son garage rock déploie assez de ressources pour passer le cap de la réécoute, certaines lignes faisant mouche et restant en bouche (on pense à "stealing intuition 'cause your life is such a bore", et son clavier psychotrope, sur "Stealing Footsteps"). Après être passé chez les copains de In The Red, Wand revient aux affaires sur Drag City, et sortira son nouvel album sur le label le 25 septembre. En attendant, on écoute 1000 Days ci-dessous :
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