Ce post est destiné à deux types de gens un peu spéciaux: nos lecteurs du Maroc (qu'on encourage à s'exprimer sous ce post au cas où ils existeraient) et les amateurs de rock arty/cultivé qui aiment délocaliser leur cerveau pour consommer les concerts, si possible un peu loin de leur zone de confort et pourquoi pas à promixité d'un endroit où ont été tournés les trois premiers Indiana Jones (on sait tous que le quatrième a été tourné devant un fond vert).
Le bien nommé Alchemy at Zahar est un projet de festival musical philantropique et un peu dingo qui vous invite à aller écouter de la musique quelque part dans le nord-est du Sahara marocain, à quelques kilomètres de l'Algérie et à quelques foulées de pied de chameau d'un bled du nom de M'Hamid El Ghizlane situé tout près de la fameuse "dune hurleuse de Zahar" (on invente rien).
Pour le plaisir, un petit plan:
Pour la prog, c'est une fois n'est pas coutume du sur mesure pour aller avec le décor: le meilleur de l'art rock ésotérique et orientalement aware qui croise le narguilé avec le meilleur de la musique de transe nord-africaine. 
Jugez donc les logos sur la bannière ci-dessous pour voir où le programmateur veut en venir. Côté grands orientalistes du Grand Occident, ils sont tous là: les Secret Chiefs 3 du grand mystique surf-sohrawardien Trey Spruance, l'Alvarius B d'Alan Bishop (ex Sun City Girls et co-boss de Sublime Frequencies) et le frérot Sir Richard Bishop en solo, les impayables mélangeurs du Kilimanjaro Dark Ensemble, les space rockers saumâtres de Pelican, l'Abraxas su joueur de gimbri mystique Shanir Ezra Blumenkranz, ce bon vieux Lee Ranaldo... Et côté Orient, c'est presque oecuménique: les mythiques Master Musicians of Jajouka de Bachir Attar, le Group Seqal de Zagora, le groupe kabyle Inouraz, Aziz Sahmaoui...
Tous ces gens, il va sans dire, vont autant jouer ensemble que séparément. Il y aura des créations, des exclus (SC3 qui jouent trois fois trois soirs trois sets différents), des impromptus aussi. Difficile de faire plus à propos pour eux que de les faires jouer dans une tente dans le désert: le thé à la menthe devrait couler à flot, les trilles de notes et les feedbacks fouetter le sang et le sable piquer un peu les yeux. The Drone est très fier de s'associer à ce festival, quand bien même il y a sept heures de taxi depuis Marrakech (les organisateurs conseillent de placer le festival au milieu d'un séjour prolongé dans la région). On a envie de dire, que demandent les mystiques, où sont les voyageurs?
Toutes les infos sont sur le site du festival.
