Cliff Lothar "Through The Sea" (Midlight Records)
Commençons cette revue dans la douceur et l'ivresse avec ce nouveau Cliff Lothar qui semble avoir été conçu dans le but précis de blouser l'oreille interne et de nous faire croire que la Terre est en train de se retourner. Tous les gens du genre à croire que ça pourrait bien nous arriver ou qui pensent que le Monde ne tourne plus tout à fait pareil maintenant que Bowie et Boulez nous ont quittés seront donc d'accord avec moi pour dire qu'il tombe à pic pour poser la question : "Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"
Francis Inferno Orchestra "Harmony" (Superconscious Records)
Où avez-vous prévu de passer l'éternité, demande le gars de Francis Inferno Orchestra avec son nouveau maxi ? Si, comme moi, vous n'en avez pas la moindre idée, vous pouvez toujours vous inspirer de David Bowie, dont un bon ami décédé avec qui je converse souvent par CaraMail Messenger m'a dit qu'il avait pris ses dispositions il y a longtemps et réservé un joli bungalow en bambou tout près d'un lac et du petit château de style Renaissance où Dante, Stockhausen et Rick James habitent en colocation.
Moon B "PV Hills" (Pulp Spain)
Puisqu'on est partis pour citer David Bowie dans chacune des notules de cette revue, émettons gaiement l'hypothèse que le gars derrière Moon B a choisi son blaze après avoir maté le Moon de Duncan Jones (hommage fauché et correct à 2001 avec Sam Rockwell qu'on ne perd pas trop son temps à regarder) et découvert juste après que ce dernier n'était autre que le fils de son père David. Après pour ce qui concerne le choix de la deep house Miami Vice, on ne peut qu'envisager le fait qu'il n'a rien à voir avec le Thin White Duke. Enfin, tout est possible.
Mono Junk "Leave This Feeling" (Rat Life)
Une bien belle boucle boiteuse et un bien bel hommage à tous ceux qui se complaisent dans le deuil et la morosité depuis qu'on a annoncé la disparition de Davie Bowie lundi, au mépris du temps qui passe trop vite, des autres célébrités qui sont mortes et des moqueries de tous ceux qui ont déjà dégainé leur article polémique sur Slate.fr.
Max Essa "Cascade Moon" (Lex Wax)
Dans un monde parallèle où David Bowie aurait finalement collaboré avec Michael Rother de Neu! et Harmonia sur "Low" et "Heroes", "Cascade Moon" pourrait être un remix signé Justin Robertson de "Spanish Cabbage", le tube disco rock hispanisant produit par Giorgio Moroder qu'ils auraient enregistré ensemble à la place de "Time Will Crawl".
Letherette "Rayon" (Ninjatune)
Il y a peu de genre de musique qui ont moins à voir avec David Bowie que la deep house jazzy. C'est vous dire si j'ai galéré à écrire cette notule.
Hubert Clarke Jr. "Berry" (100% Silk)
A la grande époque du glam anglais, tout le monde aimait Chuck Berry. Même David Bowie, qui s'est amusé à reprendre "Around and Around" sous le titre "Round and Round" pendant les sessions de The Rise and Fall of Ziggy Stardust qui n'est sortie qu'en 1973, sur la face B du single "Drive-In Saturday" sorti une semaine avant Aladdin Sane. Il est à peu près certain qu'il n'y ait aucun lien entre cette anecdote et le fait que ce morceau d'Hubert Clarke Jr. s'appelle "Berry".
Four Legs "Clearwater Bay" (The Trilogy Tapes)
Il n'est pas impossible à 100% que le beau son de caisse claire qui entre en jeu à la 47ème seconde de ce morceau soit un hommage à David Bowie, né en 1947 et décédé après très exactement 47 ans de carrière.
Detroit Diesel "Fu-Dimension" (Dum)
Une bien belle réédition d'un classique acid finlandais de 1993 qui nous remet en mémoire cette anecdote rapportée par le journaliste britannique Richard Barnes à propos de la chanson "Acid Queen" de Tommy : avant d'arrêter son choix sur Tina Turner, Pete Townshend aurait envisagé de faire chanter la chanson de la Reine gitane par Little Richard, Mick Jagger et David Bowie.
Detroit's Filthiest "Detroit vs Everybody" (Motor City Electro Company)
Une belle bêtise ghetto tech qui n'aurait pas dépareillé dans la scène d'ouverture d'une version contemporaine des Prédateurs de Tony Scott, avec Catherine Deneuve et David Bowie. Dommage que Jim Jarmusch ait pris de décider de tourner le dos à la techno et de prendre la tangente cuir'n'roll pour Only Lovers Left Alive, son hommage au film de vampire romantique (et à The Hunger, le titre original des Prédateurs) qui se passe pourtant dans les ruines de Detroit.
Zadig "The Stellar Hunter" (Tresor)
David Bowie a fini son oeuvre et son voyage dans la vie avec Blackstar ; comme une évidence, on finit cette revue avec une échappée interstellaire riche en regrets et en mélancolie.
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