Kyle Hall "Mysterious Lake" (Wild Oats)
On n'a pas encore eu le loisir d'écouter en entier From Joy, le deuxième album de Kyle Hall après le formidable Boat Party, mais quelque chose nous dit qu'on va passer beaucoup de temps le nez enfoui dans ses épaisses étoffes de future deep house funky soulful giga veloutée dans les semaines qui viennent pour se consoler des monceaux d'immondice qui s'accumulent dans ls caniveau. Tous les snippets du preview Soundcloud ont l'air merveilleux, en tout cas.
Timothy J. Fairplay "My Etherealrealness" (Charlois)
Peu importe l'ambiance, peu importe le tempo, on ne dira jamais non à un morceau de "dance music décomplexée" avec des thèmes mélodiques jouées aux doigts à contretemps sur un pattern rythmique "musique latine" dedans. Tu entends, mon Subconscient? Jamais.
Raw M.T. "Sky (Rough Mix)" (Lobster Theremin)
Toute la beauté de ce scud tellement dans l'air du temps (son écrasé dans une cassette, arpégiateurs hyperactifs, breakbeats jungle smooth à la Moving Shadow) qu'on se demande s'il ne va pas nous exploser à la figure après qu'on l'ait écouté tient sans doute au fait qu'il sonnerait comme une bluette new-age pour salon de massage aux pierres chaudes si on enlevait le rythme. A vous de voir ce que vous en pensez.
Frits Wentink "Rising Sun, Falling Coconut" (Heist)
Outre le titre parfait qui évoquera à tous les gens de plus de 32 ans les fameux Cocoshakers de Jean-Charles Meunier dont on regardait médusé les aventures cruelles et bistournées tous les soirs à la télé avant d'aller se coucher, on apprécie surtout cette sympathique embardée funky house du Hollandais Frits Wentinl pour le petit crachin incessant de notes de synthé qui n'arrêtent pas de le perturber ou, c'est selon, de le faire avancer. Stevie Wonder likes this.
Redshape "Bleep Repeat" (Present)
J'avoue, le titre me faisait espérer un truc de minimal mentale un peu conceptuelle façon Thomas Brinkmann ou Mika Vainio plutôt qu'un gros plat d'acid techno grasse et maximaliste dont une seule écoute vous donne l'impression d'avoir traversé trois fois une autoroute à quatre voies en fermant les yeux un matin de départ en vacances estampillé journée noire par Bison Futé. Disons qu'il faut prendre le truc comme on prend un plat de tonnarelli cacio e pepe : le diable est dans les détails et dans la qualité du poivre utilisé.
Loâzo "Ketjak (Lurka Remix)" (Mawimbi)
Chez The Drone, nos musiques de danse de la zone subtropicale, on les consomme volontiers refroidies à l'hydrogène liquide, allongé à même le sol sur une aire d'autoroute du Grand Est au milieu du mois de février. Pas tout à fait aussi malade et pervers que du African Head Charge, ce revamp paranoïaque et chargée en basses indus par le dubstepper bristolien Lurka du tube bleepy du Parisien Loâzo qui ouvrait la dernière compil du collectif Mawimbi a quelque chose d'une correction, au sens coups de Reebok dans les côtes du terme. C'est bien.
CP/BW "Whips, Chips, Chains, and Dips" (Beau Wanzer Records)
Les rythmes industriels étouffés de la nouvelle collaboration de Beau Wanzer et Corporate Park s'exécutent dans un nombre irrésolu de coups de chaînes oxydées contre le dernier mur d'une cave putride. Dominick Fernow de Prurient y pousserait presque la chansonnette les poumons remplis des émanations d'une flaque de sueur abandonnée par la passion de jeux malsains. Nos lecteurs peu vertueux amateurs de Sade et d'infortunes au fond des backrooms de Versailles, de leur côté, s'en feront sans doute une musique de fond idéale pour leur dégustation de Religieuses au café et plus si affinités.
Sleeparchive "A Wounded Worker" (Sleeparchive 13)
Comme le savent tous les gens qui ont vu le reboot sordide, sentimental et hyper mélancolique d'Evil Dead (celui de 2013, pas la série super fun en cours qui passe en ce moment à la télé), ce n'est pas parce qu'on se la joue tortionnaire très sérieux pour les sens qu'on n'a pas d'humour. Visualisons-donc Roger Semsroth, le mec lunatique derrière Sleeparchive, composer ce tabassage techno en bonne et due forme entre deux épisodes d'une série animée fun et colorée, comme les Simpsons ou Rick & Morty.
Donato Dozzy & Retina.it "Automa Talos (Donato Dozzy Version)" (Semantica)
Tout mon vendredi 1er janvier 2016 dans l'Eur (moins cette Sfogliatella indécente avalée en 7 secondes au Caffè Palombini pour s'abriter de la pluie) résumé en un morceau techno, franchement merci les gars.
Acid Arab "Berberian Wedding Night" (Soundcloud)
Il y a quelque chose de James Holden dans ce remix d'Acid Arab par Acid Arab. J'ai écrit ça hier à Guido et il m'a répondu "comme vous y allez!". Il n'empêche : cette bombasserie monotonale est un joli pied-de-nez à tous les mauvais qui pensaient qu'Acid Arab ne passeraient pas le cap du high-concept multikuti pour apéro destroy sur la terrasse de l'Institut du Monde Arabe. Ici, on attend l'album de pied ferme.
Khotin "Baikal Acid" (1080p)
Khotin nous a habitué à sa house de plumard dans laquelle on se love pendant le café du matin comme pour dire "Hello World", nom de sa première cassette sortie sur le label en 2014 dans laquelle on retrouvait entre autres les jolis rythmes d'une TR-707. Contrairement à que le titre pourrait supposer, "Baikal Acid" en revanche est un morceau de house coquette qui dit bonjour au lac en question, à l'état de glace si épaisse à cette époque de l'année qu'on peut rouler dessus en Lada.
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