"Par où commencer avec The Space Lady?" - une fois n'est pas coutume, je pique ma phrase d'introduction à un autre article. Je m'en excuse, c'est la seule parade que j'ai trouvé pour m'empêcher d'utiliser le mot "culte" que l'on peut lire partout ailleurs dans les articles à son sujet.
Par où commencer, donc, avec cette Dame? D'abord dire qu'il n'y a aucune raison de vous en vouloir si vous n'avez jamais entendu parler d'elle. A l'instar de Moondog, The Space Lady a commencé sa carrière dans les rues de San Francisco à un moment indéterminé des années 70, l'a interrompue à un moment indéterminé des années 90 et à l'exception des bonnes gens et des badauds de la Bay Area, très peu de mélomanes ont eu l'occasion de l'entendre chanter.
En fait, les chansons de The Space Lady sont devenues plus ou moins légendaires chez le grand public indie via le volume 2 de Songs In The Key Of Z, compilation historique d'Irwin Chusid consacrée "au monde étrange de l'outsider music" où elle s'illustrait aux côtés des Shaggs, de B.J. Snowden ou Jandek. A part ça, les seuls fragments de musiques enregistrés par la Dame qu'on pouvait entendre étaient soit lacunaires, soit auto-édités en CD-R à des tirages dérisoires (mais apparemment toujours disponibles via CD Baby). Ce qui n'a pas empêché des meta-outsiders comme John Maus de se répandre en éloges sur son usage cosmique de l'accordéon ou du Casio et de la playlister à gogo (cf. ce mix). Car derrière les volutes de synthé cheap et le petit casque d'Asterix sur la tête, toute la magie de The Space Lady tient à sa voix terrienne et gracieuse, à mi-chemin d'une Grace Slick groggy et d'Alison Statton des Young Marble Giants.
Enregistré il y a une poignée d'année au pinacle de sa créativité, le Greatest Hits qui sort ces jours sur le label anglais Night School Records a donc tout du coup, même si la Dame, actuellement en pleine écriture de son autobiographie, est repartie écumer le bitume et est désormais joignable via sa chaîne Youtube. En préambule de sa première anthologie, on peut aussi écouter sa reprise magnifique et, euh, culte, du "Major Tom" de Peter Schilling sur 45 tours épais. Ça se commande ici et à ce prix là, c'est un vrai cadeau.
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