Parfois, une photo de groupe vaut tous les bons mots du monde. Remember par exemple les premières photos de presse de The Jam, quand le gang de Paul Weller arborait hardiment des badges The Who en plein déchaînement punk pour signifier son arrogance, son positionnement politique, ses allégances artistiques? Eh bien la bande Madcaps, c'est presque pareil: on peut déchiffrer quasi toutes ses intentions, ses passions, sa raison d'être rien qu'en scrutant la photo ci-dessus, signée Virginie Strauss. Tout y est: la maison à colombages pour les situer sur une carte de France (Rennes), la guitare Ekomaster portée sous le menton, les pattes délicatement découpées sur un visage jovial rasé de frais, la veste en jean à col en mouton...
Comme annoncé sur sa promo pic, cette bande de "doux-dingues" sans doute tous abonnés à Mojo et collectionneurs de photos dédicacées de Syd Barrett (on ne doute pas ue seconde que le nom du groupe vienne de The Madcap Laughs, premier effort stellaire de l'Anglais après son départ de Pink Floyd) donne donc dans un UK garage rock très fleuri et très mélodique, Kinks-ien à mort, baroque mais pas trop, fuzzy à l'occasion mais surtout bourré de mélodies à siffloter en travaillant. Sur son premier album éponyme dont est extrait le chouette "Moon Night" ci-dessous, tout est nickel, la reverb' à ressort sur les voix, le tom de batterie qui résonne bien gras dans les graves, les harmonies de voix qui papillonnent dans la stratosphère - et on sait d'avance qu'il deviendra un classique de garage parties dans les chaumières d'Ille-et-Vilaine jusqu'à San Mateo. Sortie le 30 mars sur Howlin' Banana, tenez vous prêt si vous êtes du genre à vous tailler la barbe tous les jours et à cirer vos pompes au suif de vache.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.