En une poignée d'année, le wiki+eBay discologique Discogs est devenu plus qu'un outil indispensable de nos vies de mélomanes en ligne, une véritable béquille pour nos hippocampe malmenés. En vérité, il ne se passe pas une journée sans que l'on aille y pêcher une info ou en vérifier une autre. Il semblait donc logique que le site se lance un jour dans le game sans pitié des podcasts et autres mixes en ligne (auquel The Drone participe humblement mais sûrement) mais à à sa manière, un peu en retrait de l'actu et un peu plus proche du peuple des diggers, cette race adorable de nerds pour qui un un premier pressage de Demis Roussos ou un LP de library music tchèque peut avoir autant de valeur qu'une photo dédicacée de Stanley Kubrick.
Le choix de Luke Vibert pour inaugurer la collection semble donc particulièrement judicieux. Musicien discrètement essentiel et immensément attachant de l'electronica britannique (cherchez pas les faux-pas dans sa discographie endémique, y en a pas), ce Cornouaillais né à deux pas de son frère d'armes Richard D. James a aussi donné dans la compil' pour collectionneurs du dimanche avec les deux volumes de Nuggets, chez Lo, dans lesquelles il rassemblait ses pépites de library music préférés.
Sur ce mix enregistré dans les locaux de Vinyl Pimp (autoproclamé plus gros vendeur sur le Marketplace de Discogs, tiens tiens), il fait à peu près exactement ce qu'on attend d'un maître digger habillé en polaire décathlon: electro funk des origines, dictée magique, conneries acid et breakbeats historiques en veux-tu en voilà (de l'amen, de l'Apache et tout ça). Forcément, c'est balisé, mais c'est délicieux. Le meilleur moment, c'est l'enchaînement Kraftwerk ("It's More Fun to Compute", sur Computer World) / 808 State remixé par AFX et ça en dit long sur la largeur de focale de ces deux heures de musique enchaînee.
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