Un album de house qui commence par un morceau de jazz électrique un peu solaire, un peu smooth et un peu compliqué ne peut pas être un mauvais album de house. Cette sentence que je viens d'inventer a tellement de contre exemples dans l'histoire de la musique que j'ai presque honte de l'écrire.
Je dois avouer pourtant que dans ma vie de fan de house à moitié repenti seulement de l'époque où il était fan de jazz rock, les tentatives jazzy-zicossiennes placées en ouverture d'album des producteurs de dance jusque-là cantonnés à la mise en boucle de basslines un peu rudimentaires m'ont toujours semblé être de bonne augure pour la suite.
Des gros albums de Blaze aux jams deep jazzy gentillement foireux de Kuniyuki Takahashi en passant par les moments un peu impro de blaireau de l'album de l'Innerzone Orchestra de Carl Craig ou les collab' Masters at Work/George Benson, l'histoire de la dance music est bourrée de ces moments plus ou moins magiques, plus ou moins embarrassants et généralement placés en début de disques donc, où des binoclards fraichement diplômés d'école de jazz se tapent l'incrustent entre des volutes de rhodes MIDI. Et contrairement aux puristes pointilleux qui les zappent systématiquement, non seulement je trouve ces velleités très saines, mais je crois que je pourrais remplir deux, trois CD-R entiers avec mes préférés.
Connu pour sa bass house coquine assez typique du renouveau UKG qui sévit un peu partout sur le territoire britannique (de Gerry Read à Julio Bashmore, pour faire le grand écart), Leon Vynehall ouvre donc son premier (mini) album avec un machin à cordes qui semble arrangé par Stevie Wonder et qui n'aurait sans pas dépareillé à la fin de la face B d'un album de Blaze. Qu'on rassure ses fans, malgré le titre du disque, Vynehall n'a pas sombré dans les geekeries jazzy et les harmonies compliquées et Music for the Uninvited contient son gros lot de claviers gras, de samples de voix et de basses velues. Mais on souhaitait saluer l'initiative et la belle vaillance de cette ouverture jazzy d'autant plus geek et anti sexy qu'elle est directement inspirée par la bande originale d'un jeu vidéo Nintendo, The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Music for the Uninvited vient de sortir sur 3024, et jusqu'à nouvel ordre, il s'écoute intégralement ci-dessous.
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