On ne l'attendait même plus. On ne pensait plus à Geneva Jacuzzi depuis Lamaze sorti il y a maitenant plus de cinq ans. On l'on pensait peut-être qu'elle s'éteindrait sous des velours de mauvaise qualité et des postiches en plastique sur la scène d'un bar abandonné de L.A, comme une starlette hollywoodienne fait ses adieux aux caméras en laissant sa piscine s'assécher.

Mais pendant tout ce temps, Geneva Garvin n'a pas chômé. Après son premier album et un morceau sorti sur une compilation de Minimal Wave en 2012, se sont enchaînés un nombre conséquent de concerts et de performances théâtrales jusqu'en 2014, inspirées des prestations expressionnistes de Klaus Nomi, ou d'une esthétique rétro 80s abracadabrante et grotesque. Puis, plus rien. Les poupées gonflables, les leggings flashy et les chicots de Garvin ont disparu de la circulation, jusqu'à ce que surgisse ce Technophelia, édité par le label rétro synth domicilié entre Seattle et Washington Medical. Dans cette nouvelle production, l'angeline est toujours fidèle à elle-même, aussi bien dans l'absurde "Cannibals coming out of my sex..." ("Des cannibales sortent de mon sexe...") que dans le fétichisme Kraftwerkien d'une époque (fin des 70s, début des 80s) dont les programmes télévisuels ont certainement bercé les après-midi d'après-classe de son enfance solitaire "I'm a TV, turn me on..." ("Je suis une télé, allume-moi..."). Et vous l'aurez compris, avec une attitude et un phrasé provocateur, toujours équivoque et salace, que seuls les synthés flegmatiques et l'usage du vocodeur sont capables de tamiser.

Mais pour comprendre l'étoile filante qu'est Geneva Jacuzzi, il faut connaître ses performances, bien sûr, mais aussi ses vidéos, qui sont autant d'archives fantasmées d'une dimension impénétrable que des inspirations bien plus efficaces que les conseils des blogueuses de maquillage les plus illustres.

Technophilia est disponible dans une édition limitée de vinyles sur le Bandcamp du label et s'écoute en cliquant ci-dessous.