NOVO LINE - Live Aus Der Spielothek (Ecstatic)
Que sait-on de Novo Line ? Bien peu, les enfants. Le (s) personnage(s ?) derrière ce nom aime (nt) à vivre caché (s) sous des salmigondis techniques imbitables. Appréciez plutôt : « Novoline is alternatively-tuned polyphonic multi-rhythmic live-mixed live-generated parameter based unrendered unsequenced spontaneous improvised electronic music produced in real time via a software program on a 720kb floppy written in 1988 running on two Atari ST PCs using only era consistent hardware FM synthesis and mostly PCM sample based 80s e-drummery via MIDI ». Et cette cassette, il / elle / ils l’a voulue comme (tenez-bon) « reflétant les recherches dans les domaines marginaux des théories électriques en relation avec les systèmes d’accord pythagoriciens ». De l’enfumage moins disert que ce contenu (finalement), grande impro live en analogique désorientée, qui paraît chez Ecstatic (label de Not Waving), seul territoire vraiment connu (et rassurant) dans tout ce bourbier. (MD)
Regis – The Boys are Here (Blackest Ever Black)
Parmi le nombre d’héritiers et d’héritages que se partagent la techno moderne, celui de Sandwell District est celui qui a été dilapidé le plus discrètement. C’est curieux de remarquer à quel point ils sont absolument partout et pourtant vraiment nulle part. Oh bien sûr, vous pouvez tenter de l’apercevoir dans les horizons de Function ou le voir se débattre, lames en main, chez Silent Servant (qui ne perd pas en élégance avec l’âge). Cela dit, c’est encore Karl O’Connor qui est le meilleur curateur du patrimoine post- techno de Sandwell. C’était le cas, dernièrement, sur son recueil de fonds de tiroir Manbait, ça l’est tout autant sur The Boys Are Here, 90 minutes de Regis live à Milan où il enchaine les piqures de rappel. (MD)
Various Artists : Une ode à l'omnichord (Monster K7)
L'Omnichord, c'est quoi déjà? Une merveilleuse invention merveilleusement excentrique et louche mise sur le marché au début des années 80 par la firme Suzuki pour aider les musiciens sans le sou à remplacer leur autoharpe en bois et boyau de chat. Si vous avez déjà écouté un disque des géniaux Pram de Birmingham, par exemple l'indispensable North Pole Station sorti sur Domino en 1998, vous savez comment ça sonne : le premier morceau s'appellait "Omnichord" parce qu'on y entendait extensivement l'inimitable son de harpe de l'instrument. Pour sa facilité d'usage très commode, l'Omnichord a souvent été considéré comme un jouet et a beaucoup été utilisé par les musiciens de l'indie rock au point de devenir un accessoire tout à fait emblématique du genre. 9 ans après une première compilation cassette consacrée au toy piano, autre instrument emblème des musiciens casaniers et bricoleurs dans l'âme, le label parisien Monster K7 a invité une petite vingtaine d'âmes en peine de l'underground indie pop électronique français à ressortir l'Omnichord du placard et de lui dédier un hymne personnel. Seul souci notable, la plupart des musiciens qui en ont un à la maison étant eux-mêmes excentriques et louches, il se trouvent largement incapables de s'en tenir au littéral et font déborder la contrainte de départ de tous les côtés. C'est évidemment tant mieux. Ou vous laisse vous perdre dans ces 17 morceaux d'étrange découvrir le pourquoi du comment. (OL)
Jake Meginsky - Seven Psychotropic Sinewave Palindromes (NNA Tapes)
En tant que Vapor Gourds, le percussionniste et producteur Jake Meginsky aimait à parler de « musique comme une drogue ». Moins sur le plan de l’addiction que de l’effet, s’entend. Au civil, Meginsky ne change pas vraiment de ligne puisqu’il aime à produire du trouble et du désorienté, Seven Psychotropic Sinewave Palindromes, sa dernière cassette, ne nous fera pas mentir. Meginsky souhaite réécrire les règles du minimalisme en électronique en ne s’appuyant que sur quatre points cardinaux : les sinusoïdes, les ondes carrées, le bruit blanc, et les kicks de 808. Le résultat s’allonge entre musique concrete, techno, noise et contemporain classique. L’expérience s’avère physique autant que sensorielle, mais avions-nous besoin de le préciser ? (MD)
Synth Pit "Asteria" (Tanuki Records)
Les musiciens sont australiens, le label est basé en Belgique, les instruments sont japonais, la seule référence affichée est britannique et le titre de la cassette est écrit en grec. C'est l'internationale synth underground, bébé, et c'est pas prêt de s'arrêter. (OL)
Benedek - Coolin (Leaving Records)
Qu’il est simple d’être funky à Los Angeles. Déambuler dans la torpeur de la ville est déjà du funk, en soit. Naturellement, Nicky Benedek (que l’on croise parfois aux soirées Dublab) n’a qu’à pointer le nez dehors pour récolter le funk ambiant et le réécrire à l’analogique. C’est Coolin, EP de torpeur, de jazz-funk au soleil couchant et de proto-house à la langueur démangeante. C’est vaguement vulgaire mais ça participe à son charme. (MD)
Liquid Skulls "Rituals" (Err Records)
Jimmy Spice, l'homme trouble derrière Liquid Skulls, vient de l'Arkansas. Etat conservateur et volontiers buissonnier, l'Arkansas se distingue également par son statut d'entre-deux, coincé entre l'Old South et les South Central United States, dont l'état le plus emblématique est bien entendu le Texas. La musique de Liquid Skulls est à peu près aussi interstitielle et difficile à poser sur une carte de la musique : elle est électronique, mélodique, rythmée, chantée, accidentée, mais n'a rien à voir avec l'electronica, la pop électronique, l'IDM ou le noise synthétique qui remplit tous ces kilomètres de bande magnétique en ce moment. Rendons alors à Liquid Skulls ce qui appartient à Liquid Skulls : un spleen et une souffrance d'être au monde de la musique qui n'appartient qu'à lui et qu'on a beaucoup de plaisir à s'infliger à distance. (OL)
Various Artists "Harsh Riddims Volume 2 "(Harsh Riddims)
L'excellente Harsh Riddims Blood Sucking Cassette Co. d'Atlanta (checke le Dronecast si c'est pas déjà fait) continue son exploration brillante des marges de la musique électronique souterraine d'Amérique (le boss du label parle avec gourmandise de "boy/girl electronics") et on revient pas que ce nouveau petit compendium puisse sonner si laidback et si edgy à la fois. Le futur de la bass house tech hop ne sourd plus seulement à L.A. mais un peu partout ailleurs aussi, qu'on se le dise. (RT)
DJWWW "Arigato" (Orange Milk)
Surréalisme auditif, vitupération de découpages sonores, les aplats otiques de DJWWWW, connu aussi sous les patronymes de Nicole Brennan, Lil $ega, +YOU ou OROKIN sont aussi complexes que salvateurs et inintelligibles. Ou peut-être que les nerds les plus avisés de l'underground électronique des sous-couches de pages html sauront esquisser un portrait des samples utilisés par DJWWWW pour ses compositions chamarrées. Première cassette sur Orange Milk, Arigato était la chance pour tous les fanatiques de ce monde parallèle de se procurer un réceptacle de tous ces embrouillaminis, malheureusement elle est en rupture de stock. Elle s'achète toujours en digital sur Bandcamp, il va sans dire. (BL)
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