Présenté par le label de réédition Medical Records comme "la réponse allemande aux Residents", Aloa a effectivement la gueule pas mal de travers comparé à pas mal de bidules synth pop du début des années 80. Officiellement échappés de la Neue Deutsche Welle, lame de fond pas avare en formations pluridisciplinaires et éclabousseurs de peinture acrylique (on pense bien sûr à Die Tödliche Doris, déconstructeurs de pop music parmi les plus radicaux que l'Allemagne ait engendré), Al Kanz et Matthias Brendel ont grandi à Cassel, ville célèbre pour accueillir tous les cinq ans depuis 1955 la documenta, événement considérable de l'art contemporain. Le rapport? Peu probable qu'Aloa ait jamais joué la moindre note de synthé dans un quelconque événement qui y soit lié, mais on fait ce qu'on veut avec nos idées.
Disons par exemple que ça expliquerait quelques unes des mots étranges (en Allemand dans le texte) et des climats joyeusement fêlés qu'on entend sur leur unique album éponyme: les beats hirsutes, les parodies disco, les parodies rhythm'n'soul, le vibrato à la Brian Ferry. D'où ensuite le lien immédiatement pertinent avec les Residents: sans approcher même de loin la fibre cosmico-satirique de Third Reich 'n' Roll ou du Commercial Album, Aloa tapaient allègrement sur la schlager autant qu'ils révaient aux paysages bucoliques des aînés de Kraftwerk et c'est le mélange des deux qui les rend si intrigants.
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