Vous n'avez peut-être jamais entendu son nom, ou alors vous l'avez entendu mais en bon germanophobe, vous l'avez trouvé disgracieux et ça vous a découragé d'aller écouter plus loin. Quel dommage. Aux côtés de Moritz von Oswald et Thomas Fehlmann, Gudrun Gut est non seulement une magnifique agitatrice féministe, mais l'un des boulons essentiels de la révolution électronique berlinoise. Membre fondatrice de Einstürzende Neubauten et du girl group Malaria!, elle a tout vu/tout fait depuis les premiers tressaillement post punk fraction beaux-arts jusqu'au grand unisson techno ou la naissance de l'electro pop adulte avec son label Monika Enteprise. Ses propres disques solo ne sont plus guère grandioses depuis un moment mais ils sont toujours zarbis et classes, et bourrés à craquer de ce spleen déglacé au schnaps et légèrement hautain qui caractérise la génération neo kraut truc depuis les débuts de Mouse on Mars, Kreidler ou To Rococo Rot.
Bien arty sous les aisselles mais très digeste, son nouveau Wildlife nous plaît beaucoup plus que ses travaux expérimentaux un brin compassés avec Antye Greie Fuchs sous le nom de Greie Gut Fraktion. Dans le clip de "Garten", on voit un bel Adam en masque tourner sur une chaise de bureau posée sur un axe giratoire quelque part dans la campagne allemande et, subrepticement, en contrechamp, la Dame Gudrun en mode cougar qui, elle-même installée sur une chaise qui tourne, a l'air de mater en loucedé. Ca ne veut probablement rien dire de plus que ce qui s'affiche à l'écran mais ça illustre solidement les mots allemands de la chanson ("un jardin rempli d'abeilles, un jardin rempli d'amour", etc., etc.). On vous le propose comme ça, gratuitement, gentillement.
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