David Borden a fait de la musique new-age avant l'heure. Appartenant à cette catégorie de nerds 60's amoureux des premiers prototypes de claviers à potards, il s'est d'abord fait connaître en tant que "testeur" pour la firme Moog (au même titre que Walter/Wendy Carlos ou Rick Wakeman de Yes), et s'est rapidement forgé une identité sonore à part, reposant sur la rencontre entre musique minimaliste répétitive et synthétiseurs.
Admirateur des oeuvres hypnotiques de Terry Riley et influencé par les gourous du jazz modal alors en plein boom, la musique de Borden a toujours été centrée sur la recherche tonale, que ce soit avec son projet Mother Mallard's Portable Masterpiece Company (aux côtés de Steve Drews et Linda Fisher) ou plus tard en solo. Adepte de la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes (le fameux contrepoint dont Bach est le boss éternel), Borden, bien loin de ses contemporains européens alors obsédés par la dissonance post-sérielle, est parmi les premiers à poser les fondations de l'édifice synthétique "planant", des années avant qu'il devienne la norme avec Tangerine Dream, Steven Halpern puis la véritable école new-age du début des années 80.
Paru des années après le premier album de Mother Mallard's Portable Masterpiece Company, Music for Amplified Keyboard Instruments, sorti en 1981 chez les philadelphiens de Red Records, sonne comme l'aboutissement des travaux de l'Américain, c'est-à-dire un équilibre parfait entre rigueur quasi-mathématique du contrepoint et fausse naïveté harmonique pop. Réjouissez-vous, cet album d'un nouvel âge vient d'être remasterisé et réédité en version vinyle sur Spectrum Spools, sous-label des indétronâbles Editions Mego.
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