Face à la tournure que prennent les événements dans l'indie game - contours de plus en plus flous d'un côté, tentative de reboot radical de l'autre - les projets comme celui de Marnie Stern restent peut-être un des derniers espaces de pélerinage pour les enfants des 90's.
En prenant à rebour l'hymne du minimalisme, le très actuel less is more (pour ceux que ça intéresse, vous serez surpris de l'origine de l'expression), cette petite princesse du tapping, new-yorkaise born & bred de 37 ans, a gravi tellement d'échelons qu'elle a fini par se hisser à la 87ième place du classement SPIN des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Et la raison principale de cette sanctification réside dans une trajectoire relativement lisible pour les fans d'alternative: quatre albums dont son premier In Advance of The Broken Arm en 2007, signés sur un label clef des 90's basé à Seattle, Kill Rock Stars, des références intouchables et qui sonnent comme des jurons dans la bouche d'une fille (Lightning Bolt, Don Caballero, Hella...), et pour couronner le tout, un drummer à la street-cred inébranlable, ex-Hella et actuel Death Grips, Zach Hill.
La vérité, c'est que comme pour toute interview sur ce site, nous avons d'abord adoré les disques, les chansons noyées sous les contre-temps, l'amour du compliqué pour pas faire simple, et toutes les complications math-rock qu'elle rafole d'invoquer. Mais aussi que derrière ce genre de jolis minois se cachent sans doute les dernières histoires qui fleurent bon le circuit parrallèle, la rebellion douce, le concert jamais sold-out, le sentiment d'écouter un truc qui ne plaît pas à tout le monde. Et par conséquent, l'envie quasi-instantanée d'acheter des badges, des 7", des stickers et tout le tralala. Quelqu'un voit ce que je veux dire?
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.