Valerio Tricoli est un homme torturé. Dans Miseri Lares, album paru sur PAN en 2014, l'Italien nous plongeait dans l'horreur de son esprit en proie aux questionnements existentiels (avec des textes de Lovecraft et Dante pour l'illustrer). Un Purgatoire auditif créé à partir d'un magnétophone Revox et de traitements numériques qui tombait directement dans le neuvième cercle de l'Enfer et retournait le cerveau des adeptes de Giacinto Scelsi et Morton Feldman.
Clonic Earth, son nouvel album à paraître le 24 juin sur le label berlinois s'inscrit dans le même procédé d'enregistrement analogue en live, la manipulation de bandes magnétique et une recherche théorique. Une filiation elle-même revendiquée par son auteur : "Comme si tous les débris laissés à l'intérieur de mes haut-parleurs s'étaient enflammés pour se développer dans l'éther, pour trouver une justification dans le principe du Chaos, ou du Cosmos." Si Miseri Lares semble hanter Tricoli au point qu'il n'imagine plus créer sans y faire référence, du moins indirectement, c'est pour y explorer plus en profondeur la transe tacite.
La dimension occulte et viscérale est toujours aussi présente dans ce deuxième volet - illustrée cette fois-ci par des textes de Philip K. Dick ou des références aux Oracles chaldaïques. Un sens du fantasque électroacousituque exacerbé et poussé jusqu'aux confins d'immensités sidérales qui se pâme devant dans le paysage eschatologique du Jardin des délices de Bosch.
Clonic Earth sort le 24 juin sur PAN, en attendant écoutez "The Hallowed Receiver" sur Soundcloud ci-dessous.
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