Il y a désormais un terme officiel pour le genre de jungle retro et hantée que pratiquent Paul Woolford avec Special Request, Tessela ou les gars de Modern Love (Demdike Stare, Andy Stott et le collectif Hate): la "throwback jungle".
Vraisemblablement inspiré par les "throwback fridays", cette tendance identifiée des Internets anglosaxons qui consiste à ouvrir une fenêtre sur son passé avant de partir en weekend, le terme n'a donc que très peu à voir avec la drum'n'bass contemporaine, qui sort sur Exit, Nonplus ou Blu Mar Ten et qui s'intéresse surtout à faire évoluer le genre en lui faisant bouffer de force juke, IDM et techno sévère. Paul Woolford lui-même a beau expliquer à qui le titille que la musique de Special Request a plus à voir avec le futur qu'avec le passé, le fait est que l'Angleterre a mal à son temps présent et passe de plus en plus de temps à ressasser l'âge d'or de sa dance... Et ce n'est pas ce remix du premier tube de Nightmares On Wax qui va nous prouver le contraire.
Sorti initialement en 1990 accompagné d'un remix absolument terrible de LFO en face B, "Aftermath" est même l'un des trois ou quatre morceaux les plus marquants de la bleep house, cet éphémère mais prodigieux moment de la house anglaise qui a permis à Warp de devenir grand et à LFO et Nightmares On Wax de devenir importants. Commandé par Warp pour accompagner la version vinyle de N.O.W. Is The Time, première anthologie consacrée à l'oeuvre essentielle de George Evelyn à sortir mi-juin, ce remix fort en thème et en breakbeats projette donc l'original quelques mois en avant dans le futur, aux alentours du mois de septembre 1992. Ce qui est très problématique mais, ma foi, irresistible.
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