Deuxième sortie pour Les Disques de La mort et déjà l'impression qu'une école s'agglutine sous son étendard. Autoproclamée Maison du non-style et de la "pollinisation croisée", la petite entreprise d'Ivan Smagghe et Leon Oakey semble effectivement prendre un malin plaisir à recueillir sous son aile tous ceux tout autour du monde que les professeurs d'université de la house ont poussé à l'exil pour tendance à l'impureté forcenée.
Post-punk, post-disco, post-techno, disposition naturelle pour l'outré et orientation énamourée pour la faille - on commence à reconnaître ce qui rassemble cette Internationale de la danse ivre qui bouffe à tous les rateliers mais qui n'est surtout pas post-moderne, et on est forcé de remarquer que Les Disques de La Mort semblent s'être fixé pour mission d'en accueillir les cas les plus débridément désespérés.
Daron évident de cette non-scène, Zongamin reste surtout le plus fondamentaliste de ces empêcheurs d'y voir clair dans la musique de danse contemporaine. On est donc pas surpris une seconde et aux anges de le voir s'occuper intégralement de la face B de cette deuxième référence LDdLm consacrée au maverick lithuanien Manfredas avec deux remixes sévèrement psychédéliques dont les différentes parties - le riff de congas qui lance la danse, la pluie de marimbas qui tombe à mi-parcours, le tapis de sitar qui ferme la marche - évoquent les différentes dimensions d'un rêve à plusieurs étages, comme dans une divagation alcoolisée de toute fin de soirée ou dans Inception. Et le plus beau c'est que l'autre remix (qui s'écoute ici) est complètement différent et à peu près aussi fou.
Enfin on ne vous fera pas l'affront de vous ressortir cet adage de l'art contemporain des années 2000 comme quoi "tout est remix", mais on signale qu'on n'a jamais entendu la version originale de "Square Lights" à l'origine de ces deux extravagances et qu'on s'en fiche. Comme quoi, vive le bordel. Ou plutôt: vive ce bordel là.
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