On ne va pas vous refaire un énième topo sur Arandel, vous commencez à bien le connaître.
Pour le coup, nous allons plutôt nous intéresser à ce que recèle le mix qu’il vient tout juste de pondre pour le blog du duo de DJs anglais Allez-Allez, très justement baptisé The Library Mixtape.
UPDATE: le mix est desormais dispo ici.
Faux ami absolu comme seul la langue de Shakespeare sait en faire, la “Library Music” n’est pas de l’ambiance musicale pour étagères à bouquins, mais désigne en réalité ce que nous appelons en France de l’illustration sonore.
En clair: de la musique produite pour servir de base de données au cinéma, à la télé et à la radio, qui n’ont plus qu’à piocher dans le tout pour illustrer – d’où le nom – leurs réalisations.
Dans les années 60-70, au bon vieux temps de l’ORTF, le gouvernement français a eu l’excellente idée de mettre à la disposition des compositeurs d’illustrations tout un parc technologique très avancé, leur permettant d’expérimenter ainsi autant qu’ils le voulaient. La BBC anglaise a fait de même, ce qui offrait à ces musiciens la possibilité de mettre les mains sur des joujous tels que le premier Moog, pas franchement à la portée de toutes les bourses.
C’est donc par ce biais que la France et ses collègues européens ont financé les premiers disques de musique électronique française. Car, si les compositeurs en question devaient céder leurs droits d’auteurs, ils gagnaient en revanche une liberté totale.
A travers des labels comme Montparnasse 2000, Chappell ou Neuilly (avec sa série Présence de la Musique Contemporaine), spécialisés dans l’illustration, les petits génies que sont Roger Roger (alias Roger Davy ou Cecil Leuter), Patrice Sciortino ou George Teperino se sont lancés dans les mêmes délires que Pierre Henry et consorts, en restant cependant dans l’ombre.
En Angleterre, la reine de l’expérimentation s’appelait Delia Derbyshire. Compositrice chevronnée de musique concrète, elle a notamment été aux manettes (au côté de Ron Grainer) du générique de Dr Who et du très révéré BBC Radiophonic Workshop, et faisait partie du cultissime groupe electro-expérimentalo-pop White Noise.
Arandel a eu la bonne idée de réunir la crème de ce mouvement musical atypique dans son mix, à télécharger ici. On vous conseille vivement de googler les différents protagonistes à l’oeuvre, il y a vraiment de belles choses à découvrir.
TRACKLIST:
01. Catch Baxter – Whispers (introduction)
02. Cecil Leuter – Dialogue dans l’espace
w/ Don Harper, Li de la Russe & Nikki St. George – Celestial Cantabile
03. Eddie Warner – On The Grave
w/ Eric Peters – Pulse of Terror
04. Nino Nardini – Les Cheveux Du Vent
05. Patrice Sciortino – Dactyle
w/ Bruno Nicolai – Parodo
06. JP Decerf, G. Zadj – Reaching Infinite
w/ Cecil Leuter – Pop Electronique n°8
w/ Eddie Warner – Income Tax Obsession
07. Roger Davy – Poursuite Dans La Nuit
08. Alan Shearer – Tom Brousse
09. Georges Teperino – Cosmic Sounds n°1
10. Alan Hawkshaw – Solar Energy
11. Bernard Estardy – Super Angoisse
w/ Egisto Macchi – Voix
w/ André Arpino – Exploration Céleste
12. Patrice Sciortino – Spéléolien
13. Gérard Doulsanne – Dear or Alive
w/ W. Halltow – Phazodrum
14. William Gum-Boot & Lawrence Wiffin – Psychic
w/ Don Harper, Li de la Russe & Nikki St. George – Liquid Energy (Bubbling Rhythm)
15. Girolamo Ugolini – Ritorisione
16. Patrice Sciortino – Cryptile
17. Bernard Estardy – Coeur Polaire
18. Mike Vickers – The Ascent
w/ Ron Geesin – Electro Rythm 20
19. Jean-Michel Lorgère – Witches
20. R. Bocquet – Exotique
21. JP Decerf, G. Zadj & T. Cerrona – Black Safari
w/ Jean-Michel Lorgère – Procession
22. Roger Roger – Frantique
w/ Bruno Nicolai – Lamentazione II
23. Bernard Estardy – Marche à l’échafaud
24. Nachum Heiman – Echo 15
w/ Egisto Macchi – Chanson de la nuit
w/ Nachum Heiman – Echo 16
25. Mike Vickers – Elastic Band
26. Janko Nilovic – Berceuse pour un vagabond
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