C’est pas moi qui le dit, c’est Chuck D. en personne: “Toutes les grandes littératures méritent une grande anthologie. Le Rap a désormais la sienne”.
La semaine prochaine, les éditions universitaires de Yale sortent le pavé ultime (788 p.) sur le hip hop, compilant près de 300 lyrics de 1978 à nos jours. Alors, ni le pitch officiel du bouquin (“une démonstration que le rap est une tradition poétique vitale, née des beats et des rythmes”), ni ses auteurs d’ailleurs (Adam Bradley et Andrew DuBois, deux prof d’Anglais du Colorado) n’ont rien de vraiment sexy. Seulement, voilà près de 300 textes, allant de Bambaataa à 50 Cent, regroupés enfin dans un même bouquin, signés de la main d’universitaires, et je ne peux pas m’empêcher de me dire que quelque part le monde avance un peu avec ce livre. Le rock, que je sache, n’a pas attendu 40 ans pour avoir sa première encyclopédie, ou son premier mausolée.
Le rap, quant à lui, traîne des casseroles aussi vieilles que l’Oncle Sam, comme en témoigne la dernière polémique en date sur la création d’un musée du hip hop à New York qui avait subi les frondes de KRS One et d’Afrika Bambaataa. Ceux-ci s’étaient chargé de rappeler aux caméras toutes blanches venues couvrir son inauguration que les pionniers du hip hop n’avaient pas encore récolté les fruits de leur travail.
On ne peut qu’espérer qu’un ouvrage aussi exhaustif ne fera pas de jaloux, et offrira enfin un semblant de reconnaissance aux laissés-pour-compte du hip hop.
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