Oh le joli retour de flammes! Figures pour le moins méconnues de l'indie twee déglinguée à la K records (les Anglais ont un mot intraduisible mais bien plus précis: "shamblers"), les Cannanes de Sydney ont tout de même connu leur heure de gloire au milieu des années 80 suite à un coup de pouce inattendu de la part du NME (pour citer Simon Reynolds en 1987, "They're the Kings of the do it now") jusqu'à être adoubés "Australian indie pop legends" par la postérité made in All Music.
Il faut dire que malgré les ressemblances avec les ancêtres de The Clean (pour les pompes du Velvet / des Modern Lovers en mode adorable), les amis éloignés des Pastels et les cousins américains de Beat Happening (pour à peu près tout le reste), les Cannanes ont un gros paquet de singularité à revendre même au mélomane épuisé de 2013: la preuve, on ne connaissait que de nom (la scène indie pop australienne, on avait prévu de se la faire autour de nos quarante ans) et on est tout chose de fouiller les Youtube et les tonnes de scans de fanzines photocopiés en sept tons de gris conservés sur leur site perso super croquignolet.
Jamais séparés, baignant en Australie dans un enviable état de popularité intermédiaire virant doucement mais sûrement vers le culte (ils ont eu droit à une paire de Converse autour de 2006), ils s'apprêtent à sortir leur onzième album officiel (sans compter les cassettes) en trente ans de carrière et c'est presque aussi excitant que le retour des Pastels ou la resurrection de The Dead C.
Comme les Pastels ou The Dead C, ils refont donc un disques; comme The Dead C, leur zone de confort est la région limitrophe entre la laideur crasse et la beauté des anges; comme les Pastels, leur foi, leurs voix vacillantes et leur gentillesse vieillissent merveilleusement bien. Tiré de leur album à sortir sur le label australien vétéran Chapter Music en juillet, "A Bigger Splash" est chanté par le membre fondateur David Nichols et a vraisemblablement quelque chose à voir avec David Hockney mais la vraie question est de savoir si le monde en a quelque chose à faire.
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