Avis à l'attention des personnes sujettes au vertige pathologique: l'écoute du Voyage éternel de Corridor peut provoquer de sérieux accès de désorientation. Pas que sa musique soit particulièrement psychédélique - même si le quatuor montréalais s'accorde volontiers avec le renouveau psyché rock local dont le fer de lance s'appellerait par exemple Chocolat -, seulement que le cerveau de l'auditeur éclairé, petit maître de l'analogie passé maître dans l'art de localiser dans l'espace et le temps un morceau de pop à la seule qualité de sa reverb' et de son son de sa guitare, risque fort de fondre à essayer de ranger ces chansons dans les petites boîtes des divers revivals actuels.
Aucun isotope radioactif ne pourra l'aider et pour cause: sans compter les années 2010 et sa Montréal natale, la musique de Corridor célèbre au moins 3 décennies et 4 ou 5 lieux légendaires de l'histoire de la pop en même temps. Pleines de "papapapa" célestes et de basslines lourdes comme aux fières années du post-punk, chantées indifféremment en Québécois ou en Américain, ses chansons évoquent d'une microseconde à l'autre la Manchester des Stones Roses et la Dunedin de The Clean, le Canterbury de Robert Wyatt ou le Brooklyn de Grizzly Bear (au début, quand Grizzly Bear, c'était bien).
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