On ne sait pas trop ce qu'il s'est passé en 2014. L'année est passée comme une flèche, on s'est rendus compte qu'on avait aimé au moins 30 disques (desquels on est présentement en train d'extraire une Toplist mais on y reviendra) et surtout on a continué à habiter à Paris. Comme des cons diront sûrement certains. Mais au final depuis Belleville, et dans un axe de sorties du 18ème au 10ème en passant par la banlieue proche, on a passé une année plutôt cool. Côté labels, artistes, orgas et publics tout le monde semble se bouger de manière efficace et non ostentatoire. Même The Drone a monté une soirée pour ses 5 ans, c'est dire. On finit par retrouver un esprit de scène, des gens qui se croisent, se soutiennent et jettent des ponts entre des musiques qui n'ont rien à voir. On n'ose pas parler de communauté mais en même temps ça nous brûlerait presque les lèvres.

Dans tous les cas, il est toujours difficile de remercier ou mettre en avant les gens qui poussent les caisses, qui mangent des pâtes à la fin du mois pour payer des groupes inconnus ou sortir des disques et qui envoient 35 000 mails après être rentrés du travail par pure passion et foi DIY. Disons que cet « anti-top 2014 » est une sorte de lettre d'amour aux gens qui vus de notre fenêtre à barreaux qui donnent sur un temple enfoui inca (on y reviendra sûrement aussi) ont rendu cette année parisienne plus respirable, plus spécifiquement celles qui ont dû se battre un poil plus fort que leurs comparses masculins (sans rentrer dans les sables mouvants de ce sujet houleux, citons cette phrase volée à Margaret Thompson dans le dernier épisode de Boardwalk Empire: "J'ai une petite expérience à vous soumettre: pensez aux choses que vous désirez le plus fort dans la vie. Maintenant imaginez vous les refaire habillé en robe").  



L'idée de ce shooting est sûrement aussi casse-gueule qu'il a été marrant à faire. Il manquera forcément beaucoup de gens mais pour nous, en gros, les filles qui ont fait (notre) Paris cette année sont à peu près toutes là. Il y en a que vous connaissez, d'autres sûrement pas. Mais quoiqu'il arrive vous gagnerez forcément à vous pencher sur leurs activités. The Drone attaquera sa 6ème année d'existence en janvier 2015, et continue de se battre contre des moulins grâce aussi à tout ce petit monde.

Artistes, orgas et labels: voici les les filles qui ont rendu Paris plus respirable en 2014. On a exclu les médias pour des raisons évidentes, mais vous savez déjà quoi lire! 

Crédit photo: Esteban Gonzales

De haut en bas, de gauche à droite:

Rangée 1 (debout): Tamara Goukassova (Alpage, Strasbourg etc.) / Céline Sundae / Clara 3000 / Stéphanie Fichard (Kill the DJ) / Louise Lemercier (Gone with the Weed) / Emeline Ginestet (Rex Club) / Marion Bungert (Retard) / Marine Normand (Retard) / Sophia Hamadi (Opale) / Maud Pouzin (Maud Scandale) / Tamara Piller (Opale) / Louise Gabet-Winter (Le Salon) / Isa (Syracuse) / Rocio Ortiz (Opale) / Marion Gabbaï (My Favorite) / Agnès Gayraud (La Féline) / Marine De Bruyn (WARP / Infiné) Hélène Roy (Sonic Protest)

Rangée 2 (accroupies): Claude Violante / Fany Corral (Kill the DJ) / Erika Tarbouriech (Gone with the Weed) / Anna Gogusey (Retard) / Ophélie Damblé (Retard) / Sylvie Astié (Dokidoki) / 

Rangée 3 (assises) : Françoise Massacre / Camille Bodinier (Bye Bye Ocean, Permalnk) / Cécilia Sparano (Espace B) / Manon Boulart (Baleapop) / EDH (Lentonia) / Victoire Blanc (Baleapop) / Peggy Szkudlarek (La Machine/Sinny ooko /ROOMS) / Gloria Pedemonte (Tsunami Addiction)

TAMARA GOUKOSSOVA

Depuis le temps, vous avez sûrement croisé Tamara dans un concert à Paris, que cela soit dans un concert doom ou dans une cave de Châtelet pour écouter (ou jouer) de la musique synthétique. Cette année, nouveaux départs avec les décollage respectifs de sa carrière solo et de Strasbourg, son combo de dépressifs bien dans leurs peaux.

"En 2014, j'ai joué en solo et avec Strasbourg. Je garde beaucoup de supers souvenirs de ces concerts, notamment celui organisé par Kfuel à Rennes. Ça a été aussi l'année des disques, puisque nous avons sorti avec Strasbourg "Sexe et violence" chez Le Turc Mécanique (quasiment au même moment que le 45 sur Satanic Royalty, que nous attendions depuis des mois) et puis j'ai enregistré un quatre-titres "A Sit With No View" en solo, il est sorti chez Alpage records en novembre."

CELINE SUNDAE

Inspirée par les tea time parties que Céline fréquentait à New York, elle a décidé de monter les Sundae, un dimanche sur deux, des fêtes en plein jour qui ont permis à une partie de l’équipe de The Drone d’avoir l’air d’avoir 75 ans le lundi matin. Elle est aussi une DJ talentueuse qui voyage de plus en plus.

"Concernant les "points forts de 2014"il y a bien sûr mon été chargé avec la Sundae. J’ai aussi commencé à m'occuper de la programmation du downstairs, (nouvel endroit dans le 10e) avec Vadim Svoboda depuis septembre. (on attend de voir si on a la licence de nuit...... ca prend des semaines: je reste calme.) Je joue aussi depuis un an en B2B avec Myako, notre duo a maintenant un nom, on se mélange en tant que KOLINE. y a aucune page FB, nada, on attend l'hiver, le vrai, pour s'enfermer. Et puis des gigs à Paris, Nantes, Quimperlé, Caen, NYC, Manheim, Berlin, Ischia. Ça envoie, Quimperlé, je suis d'accord."
 
CLARA 3000

La jeune Clara Deshayes n’est pas seulement cette moue boudeuse qui balance nonchalamment « Within » de Daft Punk à la fin d’Eden, c’est surtout un DJ hors-pair et l’un des grands espoirs de la techno parisienne.

"2014 : Premier Rex, premiers festivals (La Route du Rock, Solidays), premier remix (C.A.R "Idle Eyes"), première "télé" (Overdrive Infinity), première Gay Pride sur le camion, premier label (Kill The DJ), premier radio show, premier studio, et premier EP en gestation (pas pour autrui)".

 

KILL THE DJ

Que dire de neuf sur Fany et Steph, les deux piliers parisiens de Kill the DJ? Qu’on les admire un peu plus chaque année qui passe depuis la fermeture du Pulp pour leur probité, leur tolérance, leurs choix artistiques et –in fine - leur radicalité.

"Les temps forts de Fany et Steph pour 2014, à lire dans l'ordre ou dans le désordre : - C.A.R sur la scène de l'Olympia en première partie de Catpower et la sortie de son premier album MY FRIEND le 23 octobre; Léonie Pernet qui perd ses baguettes aux Transmusicales de Rennes en première partie de Benjamin Clementine et la sortie de son premier EP TWO OF US; le premier album tout chaud tout beau à peine sortie du studio de It's a Fine Line qui sortira en 2015; la rencontre et la séquestration immédiate de la petite Clara 3000 dans nos studios (=cave) et son tout premier remix (pour C.A.R.); Chloé qui retrouve la clé de son studio et travaille sur son troisième album qui sortira en 2015 ; le décès de Micheline Dax, enfin:  une siffleuse hors pair"

ERIKA TARBOURIECH ET LOUISE LEMERCIER (GONE WITH THE WEED)

Faire jouer et sortir des disques de tout ce que l'Amérique et la France comptent de garageux défoncés tout en vendant des frisbees au stand merchandising: voilà exactement le degré de violente street cred de ce label DIY parisien composé aux 2/3 par Erika et Louise.

"En 2014, on a eu de plus en plus de monde aux soirées qu'on a organisé, avec une base de gens qui viennent à chaque fois, on peut retrouver les mêmes personnes pour Asphalt ou Sonny and the Sunsets par exemple. C'est pas à vous que je vais apprendre que ça peut être stressant et qu'il faut courir partout mais la satisfaction de voir à Paris les groupes qu'on aime justifie ça pleinement, on retient tous les 3 (avec Emile) surtout la venue de White Fang à l'Espace B et le concert d'Unkle Funkle la veille au salon. En fin de soirée on n'était pas plus de 20 mais tout le monde chantait, super souvenir. Sur 2015 on va continuer à booker des soirées et on voudrait développer notre activité de label. Il y a 4 sorties en préparation et 5 si j'arrive en fin à mener à bien mon projet de reprises 90s, j'ai déjà reçu 6 morceaux, je ne désespère pas. En gros vu qu'on a eu de plus en plus de monde aux concerts et que plus on a sorti de cassettes plus on en a vendu, ça nous encourage pour la suite"


EMELINE GINESTET AKA MOLLY (REX CLUB)

Emeline est chargée de la communication du Rex Club et DJ sous le nom de Molly, ce qui en dit long sur son importance dans nos vies et les vôtres. N’oubliez jamais: quand la hype techno sera passée à Paris et que les gamins préfèreront se mettre la race sur du rockabilly, le Rex sera votre havre de paix.

"Pour mon boulot de DJ: mon exclusivité au Panorama Bar avec 3 dates en 2014 (prochaine le 6 décembre); l'opening de la saison tINI & the Gang à Ibiza; la sortie de mon dernier remix de Mr Tophat & Art Alfie sur le label KARLOVAK; je joue pour le Nouvel an au célèbre Festival AMORE à Rome et mon set de 9h à Budapest pour une soirée du label All Inn qui fut mémorable ! Après, il y a ma résidence "Head_On" au REX CLUB... En ce qui concerne le REX , pour les temps forts de 2014 : La dernière de Ben Klock en all night long, Moodymann et Nina Kraviz le 7 septembre, RARESH l'été dernier, le 26 juillet, Bass Culture avec Djulz et Carl Craig, le 9 février 2014, Etapp Kyle & Ben klock pour la soirée Clockworks..."



OPHELIE DAMBLE, MARINE NORMAND, MARION BUNGERT, ANNA GOGUSEY (RETARD)

Techniquement Retard est un média (un blog comme on disait en 2008). Mais vu de chez nous, Retard est surtout un regroupement de têtes brûlées qui s'évertue aussi fort que possible à monter des concepts de soirées aussi débiles que réjouissants et sans jamais se préoccuper du cool. Bien joué.

"En 2014, après trois ans d'existence, Retard, qui a débuté comme un blog de copines, est devenu un vrai truc d'adulte. On s'est ainsi retrouvées à récolter PLEIN DE TEUFS (Baleapop, soirée Vice, Kiblind, et le Sucre le week-end dernier) après avoir bossé sur notre première exposition au Salon. Chacune a trouvé aussi son cheval de bataille et on pense déjà à 2015, pour bosser sur du print, des événements et te donner beaucoup d'amour."


SOPHIA HAMADI, ROCIO ORTIZ, TAMARA PILLER (OPALE)

On va encore se faire tirer dessus à travers des nuées d'ambulance, mais oui, depuis quelques années le village label de Villette Sonique et ses showcases offrent des belles surprises. L'année dernière, l'une d'elle était Opale, groupe dark timide comme on les aime. Le désormais trio est sûrement appelé à devenir grand, alors comme on dit dans la presse que vous détestez: « on parie sur elles! ».

"Notre temps fort a été l'ajout de Tamara dans le groupe, puisqu'on ne la considère pas seulement comme une musicienne live, mais plutôt comme membre officiel du groupe. On a tourné avec Trust et ouvert pour Xeno & Oaklander. Et notre gros projet c'est l'enregistrement du 2e album qui commencera en Janvier, avec Maya Postepski de Austra comme producteur. C'est un peu un album prise de risque dans le sens où on ajoute des instruments qu'on n'avait pas dans le 1er album, comme la batterie et la basse, qui vont rendre le son un peu plus organique.. On a toujours besoin d'évoluer."




MAUD SCANDALE POUZIN

Maud est une figure du Paris souterrain qui nous impressionne par son absence totale d'oeillères. Manageuse activiste et oiseau de nuit toujours à l'affût, elle ne semble avoir peur de rien, ni de personne. Même pas de The Drone visiblement.

"En 2014, il y a eu l’expo Gabber et toute l'énergie qu’il y a eu autour du projet et le bonheur de bosser avec Paul et Maxime de Casual Gabberz, des mecs qui font des tas de trucs à Paris, la préparation du live d'Acid Arab, le travail avec la fondatrice de Krypt, Laetitia, le projet de Theo Mercier “du futur faisons table rase” dans lequel Sexy Sushi participent et le festival Pop in Djerba en Tunisie où j’ai halluciné sur la richesse des initiatives des jeunes Tunisiens, sur cette volonté de monter des projets et ce dynamisme culturel..."


LOUISE GABET-WINTER (LE SALON)

Le Salon, en plus d'être à deux pas de chez nous et d'héberger le studio de Rinse FM qu'on hante tous les 15 jours, est un havre de la culture freak telle qu'on l'aime. Entre expos et concerts juste à l'arrache ce qu'il faut, ça fait une grosse bouffée d'air frais à Paris. 2014 marque le renouveau du Salon avec un déménagement du 18ème à la rue Jean Pierre Timbaud. Un lieu plus grand et plus joli en colloc avec Rinse France et l'agence créative One Louder.

"Parmis les temps forts, on retiendra la chouette expo de LLCool Jo, l'installation de Vava Dudu et Stéphane Margolis i la surprise venue de l'est Svetlana Fialova, expo durant laquelle Mary Ocher (que j'avais repéré dans l'émission Die Nacht sur Arte) nous a fait l'honneur de venir jouer. Cette folle journée de Mars où 400personnes ont envahie le trottoir et la place pour RETARD. Un vrai coup de coeur pour les dessins et sessions tattoo d' Emiel Steenhuizen et la collection de Panos Chicanos de Teno Leplat en parallèle de l'expo tous tatoués au quai branly. La rentrée fut bien rock'n roll avec le débarquement belge de la troupe d'Elzo Durt pour Sauce Jungle. Dernièrement la première expo du grec Dimitris Rokos a été élevé encore un peu plus le niveau . À venir pour 2015, une belle programmation toujours dans cet esprit d'ouverture. Ce lieu c'est mon rêve d'ado, mon squatt berlinois, mon diplôme des beaux arts, ma croix et ma joie".

ISABELLE MAÎTRE (Syracuse)

Moitié d’âme, gear mistress et voix diaphane du combo pop d’Antinote, Isabelle partage les passions musicales d’Antoine Kogut depuis qu’ils ont seize ans. On l’a beaucoup vue et entendue retourner des dancefloors avec les lives technoïdes et sauvages du groupe depuis deux ans. Maintenant on attend méchamment l’album.

"Ce fût une année très riche pour Syracuse, les deux ans d'Antinote, la Stéréotype, la House of Moda… Il y a eu aussi beaucoup de festivals, la clôture du Jardin Numérique, le Baléapop, Maintenant d'Elektroni-K, le Mama, le Riam et bien sûr celui auquel je repense systématiquement lorsque je joue " Les siestes électroniques " qu'on a eu la chance de clôturer. Le public dansait sous la pluie et l'orage tonnait sur la mesure, un moment électrisant, presque mystique pendant lequel je crois avoir compris la notion de partage à travers la musique ; ça a été un déclic pour moi, en rentrant j'ai accroché l'affiche du festival à côté de mon lit, elle est ridiculement grande pour ma petite chambre et ça me fait sourire quand je me lève le matin. Il y a aussi eu l'enregistrement du prochain disque que je considère comme mon bébé au studio Red Bull et sur lequel nous travaillons encore actuellement, il sortira au début de l'année 2015 et pour une fois, sera fidèle au Live que nous proposons."

MARION GABBAÏ (MY FAVORITE)

Etre agent de groupe est probablement la tâche la plus pénible du music business. Marion en plus de monter une boîte qui représente tous nos groupes de rock préférés (Swans, Cheveu, Viet Cong, Ought, Soft Moon...) reste aussi intègre et passionnée que certain(e)s de ses collègues peuvent être voraces. 

"En 2014, il y a la fin de mon travail avec Les Femmes S'en Mêlent et donc la création de My Favorite. Les deux premiers concerts que nous avons organisés avec l'agence sont assez représentatifs de ce que nous pouvons entreprendre, tant d'un point de vue artistique (les artistes que nous défendons ) que du point de vue organisationnel (les gens avec qui nous aimons travailler). Le premier Rodrigo Amarante avec Villette Sonique, sorte de point de départ d'une collaboration soutenue avec le festival ; et le deuxième, l'anniversaire du magasin Born Bad, l'aboutissement d'un travail avec Frustration et la scène Punk/garage plus généralement. Et puis, les nouvelles responsabilités, devenir décisionnaire, l'apprentissage de devenir " patronne " ah ah ! "

AGNES GAYRAUD (LA FELINE)

Beaucoup ont découvert La Féline en cette rentrée 2014 avec la sortie d’Adieu l’enfance, son premier album. Mais Agnès Gayraud zone dans le champ de vision des fans de pop depuis bien plus longtemps – La Féline est active dans l’underground chanson depuis pas mal d’années maintenant. Egalement docteur en philo, elle écrit ici (son blog) ou là mieux que personne des vertiges théoriques de la pop via Adorno (un livre est en préparation).

"Mes temps forts de 2014 : j'ai eu 35 ans putain, j'ai vu les filles de Nisennenmondai en concert, j'ai sorti enfin un disque que je travaillais depuis plus de trois ans, j'ai fait plusieurs confs sur la musique pop, dont une sur la critique musicale à propos de... The Drone, j'ai lu l'excellent livre de Carl Wilson, Let's talk about love - A journey to the end of taste, merci Guillaume Heuguet, j'ai écrit sur mon blog sur le glamour à propos de Lana del Rey, j'ai vu The Tribe, de Miroslav Slaboshpitsky, film ukrainien avec des sourds-muets, qui n'a rien d'un film chiant/contemplatif d'Europe de l'est qu'il faut respecter parce bon, assez incompris il me semble ici, j'ai vu De Bruit et de Fureur de Jean-Claude Brisseau, j'ai échangé deux phrases avec Lionel Jospin en plein jour sur le quai de l'Ourcq à Pantin vêtue d'une tenue de latex et armure à exosquelette". 



MARINE DE BRUYN (WARP/Arandel)

Marine est la principale VRP de la cause Warpienne sur nos Terres, la manageuse d’Arandel, une passionnée de musique et une concertgoeuse enthousiaste que vous êtes à peu près certains de croiser si un ordinateur ou une boîte à rythmes sont présents sur scène.

"Le temps fort de 2014 en tant que manager d'Arandel : la sortie de son second album solarispellis sur InFiné le 24 novembre. On est en plein dedans, on peaufine une vidéo réalisée par Julien Carot qui sera dévoilée bientôt, on va travailler le live... Beaucoup de challenges et pas mal de stress, mais surtout un vrai plaisir d'avoir l'album dans les mains et de poursuivre le travail pour que le projet Arandel se développe comme il le mérite ! Sinon, mon temps fort de 2014 chez Warp a été la préparation et la sortie du nouvel album d'Aphex Twin. Pour le public tout s'est enchaîné relativement vite à partir d'août, mais en interne ç'a été des semaines de travail en amont, dans le secret. C'était vraiment excitant. En ce moment et dans les semaines à venir je vais travailler sur : Clark, les rééditions de Gravenhurst, Future Brown, LoneLady..."

HELENE ROY (SONIC PROTEST)

Hélène est chargée de production. Elle fait partie avec Arnaud Rivière, Franq de Quengo, Yann le Flohic et Maxime Barré du noyau dur de Sonic Protest - toujours le deuxième ou troisième meilleur festival parisien, point barre.

"2014 pour moi, c’est d’abord la soirée anniversaire de la 10eme édition qui ouvrait le festival, le 4 avril au centre Barbara FGO et qui a duré jusqu'à 6h du mat. Ensuite, la performance/installation "Stripe" d'Arnaud Paquotte, la restitution de l'atelier les jeunes de l'hôpital de jour d'Antony avec Anla Courtis, voir l'évolution du groupe "Harry's" un an après leur première représentation… La soirée du 8 novembre aux Instants Chavirés avec Cantenac Dagar, Api Uiz et Mdou Moctar . Maintenant qu'il y a des permanents dans l'asso (Maxime Barrée, Franq et moi depuis un an), l'asso prend vie a l'année avec des rendez-vous hors-festoval comme celui-ci et il y en aura d'autre bientôt."

CLAUDE VIOLANTE (TSUNAMI ADDICTION)

Productrice discrète qui tient à son petit coin d'ombre comme d'autres à leur quart d'heure à la télévision, Claude Violante s’occupe à moitié du duo Haussmann, à moitié de sa carrière solo. Elle sort sa synthpop edgy et émouvante sur Tsunami Addiction.

"Avec mon groupe Haussmann (Beau Travail et moi même) on a fait - la BO (de style variété avec des vieux plans new age 70's) du film de Patric Chiha "Boys Like us". Et puis la BO (de style ambient drone techno lo-fi) d'un docu-fiction expérimental réalisé par Paulina Pisarek et Caroline De Tournay "Free Bullets". De mon côté, toute seule, j'ai finalement terminé l'album de Claude Violante au prix de sacrifices terribles et en surmontant des tas d'embuches diverses et variées! J'ai aussi fait quelques remixes mais le gros de l'année est la finition de mon LP qui sortira probablement à la fin du premier trimestre 2015..."






SYLVIE ASTIE (DOKIDOKI)

Sylvie Astié est graphiste, DJ, organisatrice de soirées folles et label manager de Dokidoki. Elle agit dans l’underground depuis la fin des années 90, quand elle faisait partie du (désormais légendaire) collectif Burö aux côtés de Erik Minkinnen et Lionel Fernandez (Sister Iodine).

"2014 en quelques mots: la compilation « Sur les rails », panorama d’initiatives pour la musique expérimentale dans l’accompagnement de personnes autistes ou en situation de handicap mental ou psychique, avec David Lemoine (Cheveu) et Antoine Capet ; le magique concert du Wild Classical Music Ensemble, groupe composé d’autistes qui est venu jouer pour la sortie de la compilation et que nous espérons réinviter en 2015. Et tout de suite là, la sortie du vinyle Asper#4 : sessions d’improvisation enregistrées au bar Udo à Paris (udobar.com). En face A Candie Hank, sucettes électros et tubes 8bits, en face B Blenno die Wurstbrücke Povera Sound, boucles bricolées et arte povera de cassettes. Fête de sortie à la Java ce vendredi 5 décembre!"

KARINE LARIVET aka Françoise Massacre

Si vous lisez The Drone, il y a de grandes chances que vous lisiez New Noise et que vous y ayez croisé la plume de Françoise Massacre. En plus d'écrire, Karine organise des concerts, fait de l'illustration et de la musique. La coupe est pleine.

"En 2014, j’ai organisé quelques concerts et micro-festivals à Paris avec l’asso GTOK?GTKO!. Dont celui de Rhys Chatam qui a failli ne pas jouer suite à un étrange accident de houmous qui a souillé le manche de sa guitare quelques minutes avant de monter sur scène. J’ai réalisé aussi des affiches de concerts avec mon avatar d’infographiste La Force des Choses (www.laforcedeschoses.net). Surtout, c’est l’année où j’ai définitivement abandonné la critique rock (je crois que ma dernière intervention était pour le premier numéro de Music Info Service, l’émission d’Etienne Menu sur Dailymotion). Du coup, comme j’avais du temps, j’ai pu accepter la proposition d’Axel (Orval Carlos Sibelius) de préparer un ciné-concert commandé par le Festival International de La Rochelle, avec nos vieux synthés, nos échos à bande et une guitare. On a choisi « Les Rendez-vous du Diable », le premier film d’exploration du volcanologue Haroun Tazieff. On est tous les deux contents du résultat. Ca devrait sortir en LP chez Clapping Music courant 2015" 

CAMILLE BODINIER (BYE BYE OCEAN, PERMALNK)

Camille fait partie de ces gens dont l'existence s'est fait sentir par des bips de notifications Facebook. Avec des boums à la Java, des flyers en word Art et un label qui sort des disques violemment cheloue, Camille a pris le soleil en 2014.

"2014, ça été le lancement des soirées club Bye Bye Ocean à la Java avec mon acolyte Maxime Aprile et la naissance de notre label expérimental Permalnk en septembre dernier. Le premier EP qui est une collaboration entre Aygeetee et Kinlaw déboule le 8 décembre. Et nous revenons avec la Bye Bye Ocean le 26 décembre, histoire de fêter Noël en famille." 



CECILIA SPARANO (ESPACE B)

Je ne sais pas si vous avez remarqué comme aucune salle parisienne n'a grâce aux yeux des parisiens. Mais depuis deux ans l'Espace B rassemble programmation dorée à l'or fin, alcools forts et expos photos des youngsters qu'on aime et a redonné le sourire à pas mal d'entre nous. Tout ça c'est aussi un peu grâce à Cécilia qui conjugue communication et production pour notre petit club préféré.

"2014 fut une année bien folle et enrichissante! Quelques mois à Barcelone où j'ai travaillé pour le Primavera Sound et pour le label La Castanya, puis le retour merveilleux à l'Espace B ! Je m'occupe de la production et de la communication de cette petite salle du 19ème qui accueille une vingtaine de concerts par mois. Autant dire que c'est beaucoup de boulot, mais je ne regarde même pas les heures tellement la satisfaction de ce qu'on arrive à faire à nous 3 est immense. "B comme Amour". 



VICTOIRE BLANC & MANON BOULART (BALEAPOP)

Bon ok on a encore triché car techniquement Baleapop ne se déroule pas à Paris mais à Saint-Jean de Luz. Pourtant c'est un événement qui nous a donné une sacré patate cette année. Pour ses 5 ans, le festival basque a fait jouer une bonne partie de nos artistes préférés de cette année et nous a invité à faire un cinéma en plein air dans un cadre complètement dingue. De quoi supporter un peu plus de ligne 13 pendant un an.

"Manon: Au sein de Baleapop, j’ai plusieurs casquettes, plus ou moins mystiques : programmatrice art contemporain, programmatrice baleabonux (les bonus deluxe de Baleapop), et community manager. C’est moi « la voix qui te parle ». Je balance du mucholove, et du supa coolio à gogo, c’est un peu drôle, assez lourd, pas toujours de bon goût ni très intellectuel mais ça nous va bien. Mention spéciale à Violence Conjugale qui a effrayé les plus polis de nos festivaliers en chemise, au Moï Moï band, le majestueux et dernier concert du festival dans lequel tous les musiciens de Moï Moï étaient réunis, au karaoké animé par le collectif Iceberg qui a littéralement rendu les gens fous et au parc Duconténia qui, après avoir abrité nos premiers amours et nos premiers pétards a continué d'être le meilleur des alliés!"

PEGGY SZKUDLAREK (LA MACHINE, SINNY OOKO, ROOMS) 

Au moins deux fois sur trois, lorsqu'un lieu ouvre à Paris, Peggy est derrière. C'est grâce à elle et sa team de programmateurs de choc (Pull Up Sntwn) que la Machine est devenu un club crédible sur la scène européenne. Et par extension, elle a mis un gros coup de boost à pas mal de formats d'évènements qui brassent du drone à la techno en passant par le metal ou l'ambient.

"A la machine, Jeff Mills a conçu 4 soirées en s'inspirant du lieu, et a réussi a transformer notre salle en véritable Machine a remonter le temps futuriste . Et à l'occasion de la sortie de Only left ALive, Jim Jarmush a recréé le décor de son film, transformé le personnel d'accueil en laborantins, fait jouer la totalité des groupes de sa B.O (dont lui) sur scène. On a eu droit a ce qu'on appelle une…vraie fête de sortie de film qui change des avant premières "petits fours et sourires pincés". J'ai aussi monté ROOMS une nouvelle boite montée par des passionnés superactifs ! Je développe le booking des projets spéciaux du labels Infiné dont les labels nights tandis que mes collègues zinzins font bouger les nuits parisiennes avec Le Monseigneur ey les soirées SWNTN..."



GLORIA REIKO-PEDEMONTE aka TSUNAMI ADDICTION

Tsunami Addiction est un pilier des labels indés parisiens, qui soutient la musique faite par des femmes mais pas que. De Ddamage à La Chatte en passant par Puce Moment, Tsunami sort des disques hors formats et toujours passionnants.

"En 2014, on a sorti le disque de Ddash (un dDamage en solo) et préparer les sorties de Claude Violante, Mensch et Kid North. On a bossé aussi sur Yelli Yelli, le nouveau projet de Milkymee qui fait référence à ses origines kabyle (langue dans laquelle sont chantées la plupart des morceaux). En 2015, déménagement de Tsunami-Addiction à Biarritz et sortie de tous les albums de ces artistes!"