On vous a déjà parlé quelques fois, entre les lignes et au gré des Paniers de crabes, du passionnant label cassette-et-digital 1080p. Confortablement installée dans la tranquille Vancouver, loin des capitales actuelles de la branchouillerie électronique, la petite structure du Néo-Zélandais Richard MacFarlane s'est immédiatement octroyée un tempo très soutenu de sorties et une très enviable liberté de mouvement qui lui permettent de passer sans arrière-pensée du noise digibidule à la deep house très rêveuse. En passe de devenir, bien malgré lui, l'un des labels les plus "représentatifs" et "influents" de l'époque (il faudrait qu'on passe un peu de temps à vous expliquer pourquoi, mais on a rendez-vous chez le kiné), 1080p continue surtout de défier, sortie zarbie après sortie zarbie, les théoriciens du dimanche (dont The Drone se targue régulièrement de faire partie) qui aiment ergoter longtemps sur les morts, naissances et renaissances des esthétiques étranges post-digitales à notre ère surconnectée puisque toutes les exégèses, toutes les étiquettes et toutes les explications glissent irrémédiablement sur ses saillies tour-à-tour proto-kitsch, super ironiques ou futuristes pour de vrai. Au cas improbable où vous n'auriez jamais entendu parler de 1080p jusqu'à la lecture de cet article et que votre consommation de musique s'apparenterait à celle du gourmet toujours curieux d'enfourner dans sa bouche des objets aux textures étranges et saveurs à chaque seconde renouvelée, foncez quoi qu'il en soit, téléchargez tout, et tâchez d'apprécier, au minimum, le chemin parcouru depuis ce jour béni où vous avez entendu pour la première fois Art of Noise, Prince ou la musique de démarrage de Windows 95. Et puisqu'on est sympa, on vous donne un petit indice sur les deux items à télécharger en premier si vous ne savez vraiment pas où cliquer: sur la cassette éponyme (embeddée ci-dessous) de D.Tiffany d'abord, puis sur l'album très récent et très dense du petit génie d'Okayama Keita Sano, dont le premier mérite n'est pas d'intégrer des amen breaks dans sa soupe pour faire vibrer la fibre nostalgique, mais précisément de faire un peu n'importe quoi avec.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.