Vous n'avez peut-être jamais entendu parler de leurs pommes, mais Dustin Wong et Takako Minekawa sont loin, très loin d'être des débutants. Le premier ballade sa guitare poly math et ses loops entre le trio joyous noise Ecstatic Sunshine et le quatuor math bidule Ponytail depuis le milieu des années 2000, et la deuxième est sans aucun doute la plus merveilleuse bricoleuse (doctorat ès krautrock) de pop de l'indie japonais des années 90, en solo ou aux cotés de son mari d'alors, Cornelius (ils ont même eu un fils ensemble, mais c'est une autre histoire).
Je dois vous avouer en outre que je suis plus spécifiquement très fan de la voix chétive, limite asthmatique de cette dernière, et que son retour aux affaires après un silence discographique de presque 15 ans me fait très, très plaisir. Ce deuxième disque en moins d'un an me ravit ainsi d'autant plus que le comeback a l'air durable, et que la musique qu'on y entend est faite pour tout le monde: les collectioneurs de vieilleries Shibuya Kei et de croquignolades expérimentalo-psyché-désaccordées nipponnes comme votre serviteur et (surtout) tous les autres.
Composé à quatre mains et autour d'une "interface" pleine de guitares en plastique, de petits synthés et de pédales pour faire des boucles et les empiler, Savage Imagination est même plus qu'un comeback réussi: le disque de math rock le plus aimable, le plus bienveillant mais certainement pas le plus inoffensif qu'on ait eu le loisir d'entendre depuis qu'Animal Collective & et co. ont plongé dans la faille de l'insignifiance. La preuve avec le non-hit à tiroirs ci-dessous, croisement inespéré de fausse naïveté twee, d'hystérie devo-esque et de complexités dignes de Battles. Allez, on craque grave.
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