L'Abyssinie : voilà un beau mot pour raconter une plongée amoureuse dans les Abysses. Le mot lui-même n'a rien à voir (L'Abyssinie était le nom archaïque utilisé par les Européens pour l'ancien Empire d'Ethiopie) mais comme nous l'a prouvé quelques fois un certain Serge Gainsbourg - influence évidente sur l'art de Flavien Berger - peu importe le sens, du moment qu'on a l'ivresse prosodique.
Chanteur Français, francophile et francophone courageux de notre underground électronique, le Berger nous rappelle surtout dans ce beau moment de son premier Léviathan (faut-il vous décrire la créature des profondeurs qui donne son nom à l'album ?) que le mariage de déraison entre musique synthétique et images du fond de la mer est, de François de Roubaix à la musique du générique poignant de Thalassa (signée Guy Pedersen et toujours inédite en disque, pour une raison qu'on ne s'explique pas), une vieille tradition bien de chez nous. Entre Le monde sous-marin de Jacques Cousteau et un délire #seapunk malignement généré sur ordinateur, le trio Argued Grey / Audrey Gleizes / Gregory Mc Grew prolonge ces épousailles magiques par une mise en images opulente et cossue qui, une fois n'est pas coutume, encourage très fort le spectateur à aller au bout de la chanson.
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