Attention, bonbon. Derrière son titre maths spé approved et le paysage de stylos stylisés de sa pochette, ce trois-titres qui marque le retour aux affaires d'Erik Wiegand (MMM, Smith'n'Hack) sous le nom d'Errorsmith depuis 2004 et sa première vraie collab' avec le brillant Mark Fell (Sensate Focus, SND, etc.) renferme quelques-unes des choses formelles les plus émouvantes entendues dans un maxi de house "expérimentale" depuis un gros moment.
Rencontre inespérée et diablement logique de deux géants de la synthèse (on s'excuse pour l'argument technique sexy comme une copie d'écran de la dernière mise-à-jour de Visual C++, mais c'est un fait), cet équivalent électronique des albums de G3 pour les guitaristes (le supergroupe de superguitaristes de Joe Satriani, comment ça tu connais pas) s'apprécie d'autant plus qu'il évite tous les écueils ostentatoires attendus (stabs dents de cie, bruitisme post-digital, bêtises psychoacoustiques qui font grincer les dents) pour dériver vers des territoires inattendus de lyrisme et d'étrangeté.
Tapis de voix artificielles façon Platters ou Stockhausen, nappes très sensuelles, kick drums qui modifient le groove comme Schubert altérait ses mélodies de pure joie en pure mélancolie en modulant une ou deux notes dans les graves, Protogravity n'est pas que la rencontre de deux codeurs virtuoses mais de deux grands artistes tout court. Pensez donc Bob Dylan et Johnny Cash plutôt que Steve Vai et Joe Satriani, si le coeur vous en dit. Ça vient de sortir sur le Pan de Bill Kouligas, comme une évidence.
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