Exfiltré de The Oscillation, Tomaga ne cesse de produire depuis sa fondation par la section rythmique de la formation de Demian Castellanos. Outre sa première cassette sortie en 2013 et son long format plus notoire, Futura Grotesk, sorti chez Hands in the Dark en 2014, le duo basé à Londres s’est depuis servi de ses chutes pour son deuxième album Familiar Obstacles avant de ressurgir, cet été, pour un split avec la recycleuse sonore Orlando. Comme son titre Play Time : Music for Video Games l'indique, l’idée était de proposer la bande-son d’un jeu vidéo imaginaire.
De cette discographie dense pour une histoire si récente, on a surtout appris que Tomaga n’a fixé aucun socle, si ce n’est d’explorer ses envies à l’instant T. Ni totalement improvisées, dans l’ensemble peu structurées, ses productions usaient et abusaient jusqu’ici de brouillage radio, rythmes lascifs, percussions répétitives et mélodies éphémères voire saccagées. Des expériences plus ou moins longues, cérébrales, parfois poétiques, souvent anxiogènes.
Mais, peu de temps après son essai avec Orlando, Tomaga revient déjà pour un nouvel album et si les techniques utilisées sont les mêmes (field recording, instruments faits maison), le duo entame une mue vers une proposition bien plus frontale et physique. Finies les torsions psychiatriques, Valentina Magaletti et Tom Relleen lorgnent désormais sur le bas-ventre et invitent au mouvement. Ainsi, The Shape of the Dance peut aussi bien fédérer votre maman hippie (même chic) que le rigoriste conservateur de musée d’arts primitifs autour de la danse. On pourrait même soupçonner cet album de vouloir subtilement nous réconcilier avec le dancehall (“Scatto Mato”). À l’image du clip du morceau-titre, une lente procession en sarouel sous un drap éclairé ne paraît plus une idée si absurde. C’est bien la preuve que cet album est capable de tous les tours de force.
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