Eh salut, c'était bien vos vacances? Vous êtes bien reposé(e)? Vous avez vu des trucs chouettes? Des animaux rigolos dans l'eau? Mais la reprise est pas terrible, vous regrettez d'être rentré(e) si tôt et ce matin, dans le métro, un type habillé en costard Kooples a vomi sur la jolie paire de spartiates que vous n'étiez pas peu fier(e) de vous être convaincu(e) de porter une dernière fois malgré les railleries de vos collègues? On a peut être ce qu'il vous faut pour vous requinquer: une anthologie de musiques de films pornos gay signées par le maestro disco Patrick Cowley.
Enfin, en quelque sorte. Car sans rentrer trop loin dans les détails hagiographiques du vrai père de la hi-NRG (cette incarnation tardive, largement synthétique et dopée au speed de la disco née à New-York et San Francisco dont on vous conseille prestement de fouiller les bas-fonds si ce n'est déjà fait) il n'a pas tout à fait composé les musiques de School Daze en pensant à des scènes de copulation torride entre bûcherons. Le "Nightcrawler" dont le label Dark Entries vous propose d'écouter un extrait ci-dessous a été composé sur modulaire E-mu pendant l'hiver 1973, alors que le jeune Cowley étudiait la musique électronique académique à l'Electronic Music Lab du City College de San Francisco. Ce n'est que des années plus tard, alors qu'il était déjà établi comme machine à pondre des tubes pour Sylvester ou Paul Parker, qu'il a revendu le fruit de ces expérimentations de jeunesse au Studio Fox, une boîte de prod spécialisée dans le porno gay.
Jusqu'à présent, le seul aperçu que l'on avait pu avoir de la partie arty de l'oeuvre de Cowley était Catholic, sympathique et très Devo-esque projet pre-post-punk édité pour la première fois par Macro en 2009 après trois décennies à croupir dans un placard. Mais d'après ce qu'on a pu écouter des plages délicieusement étranges de School Daze, ça devrait être encore un peu plus épatant: entre library de l'enfer, nappes de glace et funk blippé, tout la grande musique synthétique californienne de 10 ans (10 ans!) plus tard est déjà là. De quoi faire connaître un peu mieux, un peu plus la figure fascinante mais méconnue de ce autre père tutélaire de la musique électronique qui se danse, fauché un funeste jour de 1982 dans la fleur de de la créativité par le sida, quand la maladie s'appelait encore la "peste gay". Le gars en aurait jeté en feat. deluxe sur Random Access Memories.
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