Il n'est pas vraiment admis dans la vaste mythologie de la contre-culture que grandir dans la banlieue de Baltimore (Maryland) avec des parents conservateurs quand vous êtes un jeune homme en surpoids puisse constituer un contexte propice à devenir une égérie underground. C'est pourtant ce qui est arrivé à Harris Glenn Milstead, métamorphosé en Divine après deux ou trois coups de pinceaux sur le visage et une rencontre artistiquement prolifique avec le réalisateur John Waters. Ce destin bigger-than-life, le réalisateur Jeffrey Schwarz, déjà auteur de deux documentaires sur les icônes gays Jack Wrangler et Vito Russo, a tenu à en faire une biopic qu'il promet riche en archives inédites: I am Divine.
C'est dès le milieu des 60s et avec la troupe des Dreamlanders, dirigée par John Waters, que Divine répète ses gammes de futur ambassadeur du camp (ou du cheap) et commence à multiplier les bras d'honneur au puritanisme et à toutes les normes de la bienséance et du bon goût. Peu à peu, la "drag queen of the century" devient la muse de Waters, et occupe des rôles de plus en plus importants dans les midnight movies du réalisateur, notamment dans Pink Flamingos, où on la voit se nourir d'excréments canins.
Au cours des 70s, Divine, coqueluche de l'underground américain, apparaît tantôt sur la scène du CBGB, faisant des calins à Stiv Bators en robe de soirée, tantôt sur les podiums disco, entonnant ses tubes Hi-NRG produits par Bobby Orlando. Et puis, point d'orgue atteint dans les 80's, la diva de l'absurde joue dans le premier film de John Waters destiné au grand public, Hairspray, avant de mourir d'une apnée du sommeil à 43 ans dans un hôtel californien. Symbole de transgression, Harris Glenn Milstead a disparu en freak entertainer, sans avoir le temps de devenir sa propre caricature, ou pire, un vieux travelo un peu triste.
On garde donc une image cool de "la femme la plus belle et la plus obscène du monde" comme se plaît à l'appeler Jeffrey Schwarz , et on attend la sortie de ce I am Divine dont on a que le trailer à se mettre sous la dent. Si vous brûlez d'en savoir toujours plus et toujours plus vite, on vous propose ci-dessous Divine Trash, un documentaire réalisé en 1998 par Steve Yeager et axé sur le duo Waters/Divine.
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