"En préambule, je dois admettre que j'ai passé un peu de temps à choisir quel disque sélectionner pour " la Plus Grande Discothèque du Monde " lorsqu'on me l'a proposé. Je collectionne les disques, mais je suis plus porté sur la musique dispensée que sur le fait que ce soit un premier pressage par exemple - ce qui, au regard de l'ami Discogs, déprécie souvent la " rareté " d'un disque si celui-ci est un repress. Et lorsque le contexte économique est peu propice à l'achat physique, je ne recule pas devant l'achat d'un fichier digital, à partir du moment où je possède le morceau que je recherche. La possession étant l'un des nombreux buts de la collection, j'en ai enlevé l'acception " vinyl only " de ma conception personnelle.
Ma discothèque étant toutefois loin de s'incarner exclusivement sous forme de disque dur externe, j'ai toutefois trouvé quelques candidats. En parcourant mes disques, je suis donc tombé sur ce white label visiblement limité à 100 exemplaires, sagement rangé dans la zone " waves " de mes étagères. Et avec lui, le souvenir de cet après-midi surement pluvieux passé au comptoir de l'ami Dave (Kouliche - taulier de l'excellent shop L'International Records), où ce disque m'est apparu. Dave venait tout juste d'en recevoir quelques copies, et la première écoute était incroyable. Le souvenir quasi-magique que l'on a tous, la certitude qu'un disque est " pour soi " dès les premières secondes. Tout le monde se demandait ce que cela pouvait bien être - pépite dénichée dans un grenier abandonné, groupe récent jouant d'une histoire obscure comme atout marketing, copie promo, etc - chacun y allait de son hypothèse. Il s'agissait en fait d'un private pressing d'un petit groupe de Saint Etienne dont le nom échappait encore à tout le monde, réalisé par et à partir d'une cassette visiblement elle-même retrouvée par l'infatigable dénicheur de pépites underground Fred Serendip : une compilation de morceaux des Cha Cha Guitry.
Le mot se passant entre les habitués, l'écho de ce disque parvint aux oreilles de JB (Born Bad) qui, avec le concours de Fred, travailla à la sortie plus officielle et documentée que l'on connaît un peu plus volontiers. Voilà, un souvenir plutôt chouette pour un disque qui l'est tout autant, sans pour autant être sur Discogs (et donc avec une once de rareté selon les canons des diggers invétérés). Si vous êtes passés à côté de ce disque, jetez-vous sur l'édition de Born Bad, c'est une curiosité française dont on ne se lasse pas (pour ma part en tout cas) !"
Alexandre Berly est DJ et producteur de musique électronique sous le nom de LA MVERTE. En 2014, il a été sélectionné pour la Red Bull Music Academy Tokyo. Son nouveau maxi, A Game Called Tarot EP, vient de sortir sur Her Majesty's Ship.
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