Implantée dans le terreau ardu de l'underground parisien depuis 2010, Serendip Lab fait partie de ces merveilleuses assos qui envisagent l'organisation d'événements moins comme un biz qui plante ses mandibules dans les trends qui contentent les foules que comme du prosélytisme engagé pour les musiques rares, et l'occasion inespérée de faire passer à son public des moments d'autant plus beaux et grands qu'ils ne ressemblent à aucun autres de ceux qu'ils ont déjà vécu en concert par le passé.
Bref, aux yeux des institutions actuellement en charge des politiques culturelles de nos villes et quartiers pour qui ce qui n'est pas encore connu du public ne saurait valoir la pas la peine de lui être proposé, Serendip Lab fait, à l'instar de Sonic Protest par exemple, dans l'élitiste, la-marge-pour-la-marge, le tautologique acharné. Et à l'inverse du spectre idéologique, on peut affirmer à l'inverse que Serendip Lab fait dans le plus précieux des militantismes, celui qui croit encore à l'élévation par l'art, à la curiosité innée du public et à la nécessité des niches culturelles (on déteste le mot, mais on en connaît aucun qui soit aussi juste) dans le tissu social. Bref à nouveau, on ne connaît pas 100% des artistes qui jouent au Serendip Lab Festival 2014, et ça nous donne d'autant plus d'aller y faire un tour tous les jours qu'il dure, du 10 au 17 octobre.
Qu'aura-t-on la chance d'y entendre, d'y découvrir et d'y apprendre en détails?
On n'a pas des masses envie de redonder avec la playlist à écouter ci-dessous, mais notez au moins en gras qu'il y aura, entre autres, le mythique Dee Nasty, "boss de tous les DJs de France" revenu d'entre les morts pour "faire revivre les grandes heures des bloc parties de la Chapelle"; la "diva déjantée de la synth wave" française Henriette Coulouvrat (cf. la photo ci-contre) accompagnée de Sylvain de Gangpol und Mit (le même qui écrit de temps en temps sur nos pages, mais vous saurez nous pardonner de le mentionner); Poborsk et Qebrus, deux représentants parmi les plus dignes de notre underground braindance national signés sur Bedroom Research; les vieilles gloires post indus d'Hypnoskull, qui font depuis l'orée des 90's les belles heures des emblématiques AntZen et Hymen; un ciné-concert moderniste sur ds films d'Eugène Deslaw et Ralph Steiner et une viste de l'atelier de Pierre Charial "le grand maître de l'orgue de barbarie mécanique"; une soirée underground des 70s et 80s présentée par Dominique Grimaud et accompagnée d'une reformation historique de son premier groupe Camizole; Yuichi Kishino AKA La Veuve Moustachue, grand prêtre du label tokyoïte Out-One Disc et plus grand connaisseur de bizarreries enka à 15000 km à la ronde; une soirée bamboule, enfin, organisée par le collectif Musiques Incongrues à laquelle on retrouvera des lives de The Fat, Extra-Tourist et le Renardo Crew en mix.
Alors si vous ne connaissez tous ces gens ni d'Eve, ni d'Adam, faites-vous un présent: revendez tout de suite ce ticket payé un demi SMIC pour aller voir Kraftwerk à la Fondation Louis Vuitton, payez vous un pass pour Serendip Lab à la place et un restau avec l'argent qui reste. Je vous parie votre poids en pain au chocolat que vous ne le regretterez pas.
Plus d'info sur le site du Festival: http://www.serendip-arts.org/index.php/festival/programme
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.