La canonisation en cours de Surgeon nous fait drôlement plaisir. Elle a beau en effet s'expliquer par tout un tas de facteurs concrets - omniprésence de la techno dure depuis 6, 7 ans, canonisation de son bro' in arms Regis, mystification incessante de l'ère de la rave originelle, retour aux affaires avec un disque dément - elle demeure miraculeuse pour tous ceux qui n'ont jamais cessé de chérir leur CD (oui, CD) de Basictonalvocabulary pendant toutes ces années où "la techno indus" était honnie comme une maladie.
Le phénomène semble d'autant plus miraculeux que loin de s'en tenir à ses plus vieilles recettes (celles qui s'entendent dans ses tout premiers maxis en cours de réédition), Anthony Child produit, à un âge où la plupart des darons de la techno s'embarrassent eux-mêmes, le plus beau des compromis possible: celui qui croise radicalité et tempérance, nervosité et sagesse, respect des vertus utilitaires de la dance et exigeance auteuriste d'un grand amateur de musiques expérimentales.
Sorte de sésame vers un état supérieur de l'esprit-en-train-d'écouter-de-la-techno, ce nouveau maxi récemment pressé par le label belge Token ne vient rien bousculer dans la délicate formule établie par l'Anglais poir son retour en grâce mais atteint une sorte de nirvana formel, à tel point qu'on sanctifierait volontiers ses deux variations en bande-son rituelle de la cérémonie d'intronisation, qu'on a imposé trop souvent à quelques proches, à l'ars diabolica technocum.
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