Après deux sorties sur le label berlinois Vox Populi et un remix pour Mawimbi, Tim Karbon sort son premier EP chez MAÂT, plateforme collective qu'il a co-fondée cette année.
Le producteur montreuillois continue à creuser le sillon ample et pas toujours club compatible qu'il avait commencé à explorer chez Vox Populi en imaginant avec les quatre titres de l'EP une piste de danse perdue sur une île désolée. Pour dessiner le paysage de Basement Island, il superpose couches de percussions, basses abyssales et samples dépitchés en diluant l'impact de l'attaque sous des volutes d'effets.
Karbon cite les influences de Randomer et Muslimgauze, on entend aussi échos de la minimal aquatique - voire de la techno autarcique - qui avait cours au début des années 2000 dans la façon dont il privilégie les éléments de percussion et leurs interactions aux nappes synthétiques pour créer les atmosphères grises et inquiètes qui parcourt son île.
Premier moyen format cohérent et réussi pour le producteur qui prend le temps d'installer ses ambiances avant de lâcher les chevaux, le hi-hat et le pied droit et caverneux sur "Transcode", dernier titre du disque qui devrait faire son petit effet sur les pistes de danse, qu'elles soient insulaires ou pas.
Basement Island s'écoute en avant-première ci-dessous, il est disponible via le bandcamp de MAÂT.