Luke Calzonetti, l'homme derrière le projet Run Dust, est passé par le grindcore (au sein du groupe Child Abuse), le mannequinat, la peinture, a posé ses valises à Berlin, à New-York, où il est désormais installé, et où, entre deux coups de pinceaux rageurs, il produit de la musique anguleuse et bourrue, une sorte de dub noise techno revêche assez raccord avec l'idée qu'on pourrait se faire du personnage. 


Après être passé par des labels tels que Opal Tapes ou Tesla, il a débarqué il y a deux ans chez les Français d'In Paradisum (label de Mondkopf, pour ceux qui ne seraient pas au courant), où il a notamment livré le mini-album Supermarché, réjouissante collection techno industrieuse au goût de débris et de ferraille dont on vous vantait les louanges à sa sortie


Aujourd'hui, avec son nouveau disque, Run Dust étend encore le champ de ses expérimentations et ne se limite plus au seul seuil du pisseux et du punitif, en laissant désormais filtrer la lumière à travers les rideaux de fer rouillés. Leisure Village, dont on écoute un extrait en avant-première ci-dessous, a pour lui le luxe de la flânerie ; c'est un disque dont le laisser-aller ne traduit pas un accès de flemmardise mais qui nous dit plutôt que son auteur est aujourd'hui assez assuré pour pouvoir se permettre formellement de vagabonder. 


Le nouvel album de Run Dust, Leisure Village, sort le 16 juin sur In Paradisum. On écoute un extrait ci-dessous, le morceau "Father Raimond". 

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