Rembobinez la moulinette. Remontez à cette époque où les sorcières et les corbeaux erraient en nuées autour des entrepôts moisis du nord de Londres. Ou la boutique Yellow Stone de Châtelet n'existait pas, où le quartier d'Harajuku à Tokyo était surtout squatté par les hippies. Fermez les yeux. Maintenant, imaginez une soirée arrosée dans un cabaret du Berlin des années 20, ou un peu plus tôt dans l'histoire, dans les bas-fonds de la capitale britannique à l'époque victorienne. En bref, imaginez-vous en deux ou trois clichés pressés à l'argentique et développés dans la chambre rouge d'un appartement un peu baroque de Carnaby Street l'effroyable et fantastique monde de Wendy Bevan, la Britannique la plus ampoulée du Londres contemporain.
Vidéaste, photographe, actrice, musicienne, Bevan cumule les casquettes (où les couronnes de fleurs cramoisies, toques et autres drapés de cérémonies) et est déjà responsable de plusieurs EP enregistrés pour ses expositions photos à Londres (Slow Light, neuf sonates au violon à la Lisa Gerrard ou échappées de rituels celtes hypers profanes), à Paris (Saints Don't Sleep, enregistré pour son exposition à l'Impossible Project Space à Paris), où d'autres pour la beauté du geste (Starless Night, balades sans doute écrites devant Twin Peaks dans un univers audio-visuel très caligoth).
Le 20 mai, la jeune femme sortira Sweet Dedication, EP qui annonce un premier album, Rose and Thorn, qui devrait arriver un peu plus tard dans le courant du Printemps, tout du moins si l'on doit croire les augures favorables annoncés dans les viscères de corbeaux envoyés par le label.
Les deux titres sur l'EP qui seront inclus sur Rose and Thorn ont été produit par Marc Collin de Nouvelle Vague et le produit fini sortira chez Kwaidan et !K7 Records. En attendant, on écoute en exclu "Sweet Dedication", titre principal de l'EP et requiem de lune pour les loups et grillages de cimetières envahis par des nappes de lierres minimales et synthétiques. On sort son ombrelle antimoustique et on descend dans les marécages de la mort en s'éclairant à la bougie, si comme l'âme en peine sous la pierre vous n'avez jamais pardonné au "...fantôme qui hante le rivage".
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