Que se passe-t-il exactement quand un groupe qui composait il y a vingt ans de la musique de post adolescents mal dégrossis pour des post adolescents mal dégrossis se reforme et continue de jouer l'air de rien les mêmes chansons de post adolescents mal dégrossis en étant cette fois-ci quarantenaire et en faisant semblant d'occulter le fait que ça n'a désormais absolument plus aucun sens ? Ride, comme tant d'autres groupes avant eux provenant du creuset plus ou moins shoegaze (Slowdive, Lush, Loop, pour ne citer qu'eux), se sont remis à écumer les scènes européennes et à produire de la "nouvelle" musique ces dernières années après des années de non activité, reprenant à peu près les choses où ils les avaient laissées comme si de rien n'était.
Lorsqu'on regarde leurs anciennes vidéos et leurs visages d'enfants d'alors, c'est encore plus étrange de les voir débouler aujourd'hui avec un nouveau single, le poids des années se faisant sentir sur les photos de presse mais pas vraiment dans la musique, laquelle ressemble, à peu de chose près, à une version mise à jour et juvénile des jeunes loups d'aujourd'hui qu'ils ont paradoxalement inspirés, DIIV en tête. Que doit-on en déduire exactement ? Que l'on vit décidément en plein dans cette époque régressive de gros bébés chauves et de conservatisme généralisé de plus en plus préoccupant et paralysant ? Quoiqu'il en soit, ce "Charm Assault" de Ride, en attendant un nouvel album cette année, sonne étonnamment frais, juvénile et plein de sève, et ça nous mettrait presque plus mal à l'aise que lorsque The Stone Roses revenait l'année dernière avec un single calamiteux, pantouflard et gras du bide. Là au moins, on se disait que c'était normal.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.