Puisqu'on a déjà décerné à Stefan Goldmann notre palmito en gros gâteau pour l'ensemble de son oeuvre, on ne peut que se taper nous même sur l'épaule et s'autocongratuler puisque son nouveau 17:50 est non seulement le truc con-conceptuel le plus enthousiasmant de la rentrée, mais c'est le disque de techno qui enterre tous les autres.
Bon ok, à part Adem, les anthems ne se bousculent pas à la porte du restaurant; mais l'ambiance, les vapeurs de raki et l'odeur de graillon, piquées telles quelles dans un restaurant bulgare, nous donnent envie de danser sur la tête.
Tout est parti d'une citation de Miles Davis qui en jette ("If you don't add something to a note, it dies") et des acrobaties d'un claviériste de tchalga (ce syncrétisme proche-proche-oriental qui mélange des bouts de trucs de toute la péninsule balkanique) particulièrement nerveux du pitchbend: l'intervalle microtonale, qui fait déjà vaciller naturellement les musiques populaires orientales et la musique contemporaine académique, serait le dernier grand territoire inexploré de la house music.
Tout excité par sa trouvaille, Stefan Goldmann ne s'est pas contenté de pondre un hymne minimal pour la mafia albanaise, il a taillé 9 ovnis filandreux à même les notes fantômes et le mal de mer, pleins de mélodies-tournis et de vapeurs chancelantes qui ne fricottent pourtant jamais avec les dissonances fastoches-expérimentales ni avec le turbofolk ou l'ethno techno.
La preuve par le cacapoum avec le clip arty pété de "Carrion Crow" (filmé à bord d'une camion-poubelle) et le grassouillet "Empty Suit", tranche de (céleri) rave parmi les moins retenues de la galette qui exploite le gimmick "accordé/pas accordé" avec une nonchalance proche de l'idiotie. Vous voilà prévenus, 17:50 est dangereux, 17:50 est brillant, 17:50 à intérêt à être dans votre playlist de fin d'année.
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