Nous vous parlions il y a peu de la réalité du mouvement punk allemand du temps de la RDA. Surveillance policière, infiltration et coups bas de la Stasi, pas facile de porter la crête et de crier son mécontentement avant la chute du Mur. Cela dit, ça n’a en rien empêché les fortes têtes de pousser la chansonnette.
Mais qu’en était-il à l’épicentre de la rigoriste Union Soviétique, dans ce que nous appelons aujourd’hui la Russie ? Bien évidemment, pour le pouvoir central, le punk n’était qu’une illustration supplémentaire de la décadence de l’Occident. Pas question, donc, de voir la même chose débouler dans les rues de Moscou.
Cependant, même si rideau de fer il y avait, les 80′s ont peu à peu vu l’URSS lâcher un peu de lest (pas trop non plus, faut pas déconner) et se laisser aller à un peu plus d’échange avec l’autre côté. Du même coup, alors que voyager devenait un peu plus imaginable, des disques ont atterris sur les rares platines de quelques ados un poil plus chanceux que les autres: ceux des Pistols, des Clash et consorts.
C’est ainsi que sont nés les groupes punks russes. En rébellion contre leurs dirigeants, ses promoteurs ne se gênaient pas pour afficher dans leurs noms de groupes (“Défense Civile”, “Instructions pour la Survie”…), leurs tenues et surtout leurs paroles un anticommunisme virulent. Certes, forcément, certains poussèrent le truc jusqu’à l’autre extrême du spectre politique, mais la plupart se contentaient d’exiger une ouverture à la démocratie.
Comme il était très difficile, voir impossible, de presser des disques, beaucoup des groupes de l’époque produisaient des “Bones“: des albums gravés sur des radiographies usagées. Même si ça ne devait pas sonner mortellement bien, il fallait quand même y penser.
Pourchassés pour leurs idées, condamnés, internés pour certains (comme ce fut le cas pour Yegor Letov, leader de Grazhdanskaya Oborona), les “soviet punks” ont connu un destin similaire, quoi que plus violent, à celui de leurs cousins de RDA. Pas mal de jeunes musiciens de cette époque ont malheureusement choisi le suicide à la fin des 80′s, alors que tout se cassait un peu la gueule en Russie.
Le Canadien Jeffen, auteur de l’excellent blog Music Ruined My Life, spécialisé dans les raretés, a mis en ligne une très vaste compil reprenant les grandes heures de ce mouvement. C’est à télécharger ici, et à écouter ci-dessous.
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