En voyant la vidéo, portrait d'Irina Markova, dresseuse de chien dans un cirque Russe, remontée des antres de l'oubli sur Vimeo, je me suis instantanément interdit toutes les blagues russophobes merdiques qui décorent actuellement les murs de vos réseaux sociaux. Juste après, j'ai pensé que le ressort dramatique "amour-petit chien" s'appliquait à tous les êtres humains du monde et que ce portrait allait peut-être, ne serait-ce qu'un instant, aider à réhabiliter la merveilleuse Âme Russe dans nos petits esprits étroits et satisfaits de l'être. Mais en fait, je me trompais (comme finalement à peu près à chaque fois).
Comme pour la plupart des objets russes du siècle en cours qui nous parviennent via Internet, ce reportage réalisé par Vance Malone (connu surtout pour ses spots pub Macdo) et récompensé à Sundance en 2010 provoque d'une part une incompréhension certaine, ragace encore là où on se sent un peu merdeux, c'est à dire considérer que les Russes sont au mieux étranges, au pire des fous alcooliques et dangers publics en puissance, d'autre part provoque des réminiscences particulièrement désagréables de notre statut d'être seul, mortel et fini. Est-ce le maquillage absurde d'Irina ? Les caniches/humains/monstres qui n'ont rien d'aimable mais ont plutôt l'air d'une petite armée zombie ? La couleur de l'image ? Le fait que tout, dans ces 8 minutes prenne un contour absolument définitif et dramatique ? Je ne sais pas. Ce dont je suis sûre en revanche, c'est que ce portrait n'aide pas à la compréhension, dans l'absolu et malgré bien des efforts intellectuels, des Russes et de ce qu'il peut bien y avoir dans l'air en fédération de Russie.
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