Un duo de minimal-tech-ghetto-house-truc-music basé à Paris qui met encore une fois le mot "Detroit" dans un titre de track et qui utilise probablement le mot "track" à tous les moments de la vie, devant la table de mixage ou accoudé au zinc du PMU en bas de la rue, qui déclare illico dans sa bio vouloir capturer l'essence "dangereuse" des premières raves et des premières afters, tout le monde soupire? Même pas.
Et c'est tout le miracle du souterrain tech house, qui vit sa vie du jeudi soir au dimanche midi, loin des movers et shakers en APC et des raouts au Grand Palais: la musique mute à pas d'escargot, les playlists sont illisibles même par le nerd moyen mais personne ne s'en plaint jamais. On a beau militer en permanence pour un devenir inouï de la musique électronique, rien que le fait que ces bonnes gens (artistes dévoués jusqu'au sang ou danseurs souriants) existent nous fait du bien.
Comme 30 autres filles et gars de la nation qui sortent un maxi ce mois, Benoît Legrain et Nicolas Villebrun n'ambitionnent sûrement pas de mettre la house sur la tête ou de lui faire parler une autre langue mais c'est tant mieux, ça les empêche de voir trop large et de s'éparpiller.
Du début à la fin de ce mini-album massif comme un terril (ou un vieux maxi de Technasia), plein de crasse entre les doigts de pied de grosse caisse, Society of Silence se baladent seulement dans les micro tendances de l'époque (tech house au cordeau mixée - comme par hasard - par Christophe Monier d'Impulsion et des Micronauts, techno grisou qui grésille, ghetto house qui baragouine) et éblouissent à la seule force de leur dévotion (transparente) et de leur savoir faire (épatant). Du coup, quand ça dérape (et ça dérape de temps en temps), c'est presque l'illumination. On fait glisser dans le dossier "suivre de près".
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