Les sorties s'enchaînent et ne se ressemblent pas sur le décidément très audacieux Unknown Precept: après avoir introduit au monde la post-techo subtilement désaccordée de Maoupa Mazzocchetti (on vous en parlait il y a pas deux semaines), le label a la bonne idée de débaucher Profligate, producteur de Philadelphie affilié à la bande Not Not Fun et auteur, ici ou là, d'excellentes variations autour de la techno caustique crado dont on attendait des nouvelles depuis la sortie de son excellent Finding the Floor LP.
Ce qui est bien dans la musique de Noah Anthony - et qui s'entend particulièrement fort et bien dans ce nouveau Extremities - c'est qu'elle envoie à peu près aussi fort et aussi méchamment que celle des plus furibards et asticotés de la scène noise techno (les Prostitutes, Container, Delroy Edwards) mais qu'il laisse toujours un peu de place, un peu de jeu entre les boulons de ses machineries, pour contourner le totalitaire sonique - écueil inévitable, problématique, passionnant de toutes les musiques bruyantes dont il serait naïf et un peu vain de vouloir circonscrire le périmètre théorique dans cette notule.
Dans Extremities donc les kicks sont tous saturés comme dans le plus vil des gabbers, les nuages de noise ne se dissipent jamais et ceux qui voudront y voir de l'ultra-violence en seront pour leurs frais; mais les plus rêveurs, les plus geek apprécieront aussi la finesse des polyrythmies, l'opulence des matières, l'humour malin derrière les riffs (celui hystérique de "Good Humor", qui ouvre le disque, évoque les horreurs de la house commerciale deliquescente de la fin des 90's). C'est du tout bon et du tout pertinent donc, et c'est disponible fin mai partout où l'on peut dénicher les sorties d'Unknown Precept.
Crédit photo: Jane Chardiet
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