Parmi les maisons qui orpaillent dans la poussière, citons Dark Entries. Si le label paradait lors de ses rééditions de Cowley l’an dernier, il a tiré de l’amnésie générale - dans un silence relativement curieux - les œuvres de Liquid G. Liquid Garbage le bien nommé est Peter Van Bogaert, un de ces punks d’avant-garde, une vedette méconnue de l’EBM / indus belge des 80’s tardives. Il a aussi joué dans un groupe nommé Vomito Negro.
Mazzocchetti n’a pas peut-être jamais entendu une traitre note de Van Bogaert. Ceci-dit, il est important de l’aborder ici puisque ce premier long est l’œuvre où Maoupa coupe les ponts avec lui. Son esthétique n’est pas devenue orpheline mais quelque chose a éclot, quelque chose s’est exaucé. Ce passage en long, il ne l’a pas voulu plus grand mais plus détendu. Dans tous les sens du terme. L’hystérie des premiers EPs est ici larvée. Contenue, prête à imploser. Laugh Tools dévoile un Maoupa plus patient. Pas plus sage. Pas plus propre. Toujours aussi hirsute. Toujours aussi intense mais dans des eaux moins denses.
Ici pas d’amnésie. Il y a cette même lumière aux néons, ce même groove de st-gui, cette même science démente du rythme. La même mécanique dans une horloge qui n’indique simplement plus la même heure. Alors qu’indique les aiguilles ? Elles désignent un boulot nettement plus ambigu. La proto- techno créé après la naissance de la techno (type Tuning Circuits). Les mécanismes détraquées de Beau Wanzer, la sensualité rouillée de Femminielli Noir ou l’EBM en décapotable à la Nick Klein.
Urgent, DIY, à rebours de l’institutionnalisation de l’indus (et de tous les genres qu’il caresse)… Nous nous demandons, par instants, si nous ne sommes pas en train d’écouter le proto-punk du turfu.
Crédit photo : Laurie Droulin
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