Black Channels, c'est Simon et Becky, deux vieux amis vivants respectivement à Brighton et à Londres et dont les préoccupations soniques et culturelles sont typiquement britanniques: le folklore ruralo-psychédélique de l'époque de The Wicker Man, les mondes occultes, et une bonne couche d'idées noires comme une nuit sans lune sédimentées dans les recoins les plus ténébreux de leur subconscient.
Voilà donc du chouette trip-hop à la Andrea Parker, mâtiné de post-punk et replacé dans le contexte instagrammatique de l'époque : arrière-plan brumeux d'orgues sixties passé dans le ruban joliment usée de bandes magnétiques, rythmique lourde et voix curesques d'une fille qui ressemble à la comédienne Juliet Berto, traversant les larges couloirs sans fond de chambres d'écho neurasthéniques.
Le très beau clip qu'ils ont bricolé pour "Oracles", le morceau-titre de leur premier 10 pouces qui sort aujourd'hui sur Death Waltz (label surtout connu pour ses rééditions de b.o. de films d'horreur, s'il est besoin de le rappeler) évoque aussi inexorablement le travail du maître Julian House: noir et blanc expressionniste, figures géométriques un peu Bauhaus, collages, surimpressions, traitement VHS, une recette qui marche à peu près à coup sûr pour peu que l'on possède un minimum de sens esthétique. L'album devrait suivre sans trop tarder. Et parce qu'on est très client de ce genre de bêtise, on conclue par: "à surveiller".
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