John Frusciante, ou le portrait de l'artiste en jeune geek. Toujours aussi ardu à suivre dans ses sautes d'humeur et circonvolutions médiatiques (en gros, il décide tous les 6 mois d'arrêter la musique avant de se dédire la semaine suivante), l'ex Red Hot Chili Peppers devenue diva héroïnomane fétiche des amateurs d'indie avec des idées et des tripes vient de téléverser sur Bandcamp plusieurs albums, mini-albums et autres brouillons isolés de ses expériences musicales de ses dernières années, réalisés pour la plupart sans penser ni à sa carrière ni à son public bien aimé.
Ce faisant, il rejoint Aphex Twin, Conrad Schnitzler, Lead Belly et quelques centaines de milliers d'autres musiciens tout à fait normaux et équilibrés qui pratiquent la musique en premier pour se faire plaisir et nous propose de la musique qui ne brille pas toujours par sa cohérence, sa pertinence formelle ou sa contemporanéité (pour ça, on retournera réécouter, par exemple, son très joli projet acid mélodique Trickfinger) mais qu'on ne peut s'empêcher de trouver souvent touchante et plutôt très sensée.
Tournant le dos au rock et à la plupart des trends en cours dans la musique électronique branchée, Frusciante se la donne avec son séquenceur Renoise et ses guitares et produit au choix breakcore prog plunderphonique sympatoche, polissonades rephlexiennes, une pièce entièrement composée de samples et quelques p'tits délires à la Mosrite assistés par ordinateur assez agréables à s'enfiler. Bien sûr, rien de tout ça n'atteint la cheville de la cheville du morceau le plus emmerdant du classique junkie folk Niandra LaDes And Usually Just A T-Shirt mais rien de tout ça n'est franchement déshonorant non plus. Si le mec a envie de faire du Squarepusher, on ne voit pas pourquoi on s'empêcherait de l'encourager. "Keep on geekin', my geek friend."
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