À force d'être bookés dans des clubs au petit matin, Factory Floor a fini par se dire que sa musique était faite pour les pistes de danse. Ceux qui connaissent le groupe londonien diront d'un commun accord que leur post-techno modulaire s'écoute sans encombre dans n'importe quel club de Paris ou de Londres. Mais Gabriel Gurnsey et Nik Colk Void n'ont visiblement jamais conceptualisé leur musique de cette manière, puisqu'ils revendiquent avoir été influencés par tous leurs concerts donnés dans les boîtes de nuit du monde entier pour écrire 25 25, leur nouvel album à paraître sur DFA.
Jusqu'où pousse l'injonction qui distingue la musique de club de la musique de chambre, peut-on se demander. On l'a vu aux choix des collaborations du duo, de Peter Gordon à Chris & Cosey, les Londoniens semblent bien plus intéressés par les vestiges de la musique industrielle d'avant-garde que par les pionniers de la techno. Alors pourquoi revendiquer comme une fatalité les mêmes inspirations que n'importe quel DJ de tech house à la ramasse ? Pour les cachets, qu'on sait plus juteux dans un gros club que dans l'arrière-boutique d'un pub de Birmingham ? Suite aux pressions d'un label de vouloir placer ses pions derrière les dj booth, lassés de devoir se contenter des festivals, du Point Éphémère et du Yoxo ? On n'en sait rien, mais cette déclaration nous semble un peu légère dans un contexte ou la musique de club n'a jamais été autant revendiquée par autant d'artistes différents.
Ce nouvel album qui paraîtra le 19 août sur le label de James Murphy nous dira si assumer sa paresse se fait pour le meilleur ou pour le pire. En attendant, écoutez "Dial Me In", premier titre à l'écoute qui ne change toutefois pas subtilement la donne des précédentes productions auxquelles Factory Floor nous avait habitués depuis son premier EP pour DFA, "Two Different Ways".
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