Contrairement aux apparences, il n'y a pas tant de différence que ça entre ce que peut produire Bernadino Femminielli en solo et en duo sous le nom de Femminielli Noir. Et même si le premier tangue du côté de la chanson poisseuse de type Joe Dassin du graillon, et que le second prend plutôt la pente industrieuse de la chose techno, les deux partagent un goût certain pour les recoins sales de la discothèque, plutôt côté backroom que dancefloor à vrai dire.


Avec son compatriote de l'underground montréalais Jesse Osborne-Lanthier, qu'on a déjà pu voir lui aussi en solo, Femminielli Noir propose de la post techno atrabilaire et mal-aimable, mais paradoxalement avec "le sourire aux lèvres et le cigare au cul", comme nous le confiait lui-même Osborne-Lanthier il y a quelque temps.


Sur leur nouvel album Échec & Mat, qui va paraitre sur les fidèles Mind Records en édition limitée le 12 juin, on retrouve la concupiscence de caniveau de Femminielli, et les délires formels déconstructivistes (pour aller vite) d'Osborne-Lanthier, mais n'allez pas croire que le projet représente l'heureuse combinaison des deux, malheureux (trop facile, sinon). Sur Échec & Mat, on se prend plutôt des claques sur les fesses façon Cruising de Friedkin (on reste dans le thème chez Mind après la sortie de Pelada) en se sentant vaguement coupable de danser, ce qui ne nous empêche pas de taper affectueusement l'épaule du voisin avec la bite en faisant l'hélicoptère. Un disque plus contrarié que synthétique, disons.

 -