Buttechno, c'est ce jeune Moscovite tout feu tout flamme dont on vous a fait quelque fois l'éloge (ici, là et là) en vous expliquant qu'il faisait partie des quelques gamins à qui on osait presque faire confiance pour renouveler le langage techno dans les années qui viennent.
Or pour rendre à César ce qui appartient à César, on doit la découverte de ce producteur très actif dans le milieu de la fashion russe (celle qui s'expose dans iD) à un tuyau de notre collaborateur Louis Vial, autrefois très disert sur ces pages et désormais aussi connu pour ses activités de producteur (dans le duo Mura Oka ou en solo sous le nom d'ESZAID) et label-manager du bijou Collapsing Market.
C'est donc presque sans surprise qu'on a appris il y a quelques semaines que la prochaine pièce à l'édifice Buttechno sortirait sur le label de Louis et son compagnon de dig Cyrus Goberville; c'est sans surprise également qu'on y trouve trois petites merveilles de techno très inventive dont on aurait presque envie de repertorier les bonnes idées dans un petit carnet pour en envoyer une copie à tous les producteurs flemmards qui nous font désespérer d'un cataclysme dans le monde largement désespérant de pépèrisme de la techno puriste.
Et parce qu'on a déjà tenté trois fois d'expliquer ce qui rendait la techno de Buttechno si excitante à nos oreilles malgré sa facture minimale et mutique, on a demandé à Cyrus et Louis de tenter de nous expliquer ce qu'il lui trouvait de leur côté.
Leur tentative de réponse est étonnamment proche de nos explications. Pour Cyrus, "sa musique est assez bête, c'est-à-dire qu'elle est très brute mais qu'on n'arrive pas pour autant à en voir les rouages, qu'elle se présente sous son plus simple appareil mais qu'on n'en perce pas le mystère pour autant"; Louis, de son côté, apprécie grandement le fait que la musique de Buttechno soit "super fine mais pas difficile d'accès, que ce soit dans les jeux avec les volumes, les petits décalages rythmiques... Même dans la durée des morceaux, la manière qu'il a de les faire s'arrêter ou commencer".
Pour résumer avec enthousiasme sans donner l'impression au lecteur de lui vendre une soupe dans laquelle le journaliste aurait un quelconque intérêt financier (on l'a déjà soupçonné du fait), on a affaire ici à une techno qui parle la lingua franca techno comme une évidence plutôt que comme une langue étrangère, dont les formes vibrent particulièrement fort et donc les écarts ressemblent moins à des stratagèmes pour se faire remarquer qu'à une manière originale de respirer.
7 EP sort ces jours sur Collapsing Market. Ça se passe ici pour le commander.
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