William Skeng (un nom qui chante le proto-dubstep) détient l’art de s’introduire dans le grand monde. Le New Yorkais n’a toujours pas encore rédigé son premier CV (un EP pour Glacial Sounds, petit label de grime irlandais qui compte également Rabit dans ses habitués) mais affole le petit monde de la cassette en passant sur bandes magnétiques un mix – trop beau pour Soundcloud – à l’adresse de RBMA. En moins d’une heure, Skeng s’installe en Clams Casino du grime voire même en Claude Monet. Pourquoi pas ? On retrouve l’aspect chopped & screwed organique et spontanée du premier. Et l’impressionnisme quasi aveugle du second. On découvre ici un visage connu, en quelques sortes.
Romantisme en silicone, exaltation du sentiment, égaré en pleine nature artificielle… Cet Earth Splashed assemble hip-hop à filtre épais, grime racorni et ambient érodé et pétillant pour exorciser des tourments flous. Une matière (et une intention) faite(s) pour vivre et décatir sur bandes magnétique. Divisée en trois actes, la cassette offre son souffle fragile à ces collages de grime se dissolvant jusqu’à devenir un souvenir de grime. Penchez vous pour le cueillir dès maintenant, lui pousse vers les sculpteurs du genre, Visionist ou Filter Dread/Acre (en somme le grime chez PAN), les fresques fantasmées de Fatima Al Qadiri ou infernales du Rabit sus-cité.
The Earth Splashed sortait fin novembre dans une édition très limitée de cassettes. Le stock a bien été épongé en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Mais vous pouvez – si le cœur vous en dit et que vous êtes dotés de l’équipement adéquat – l’enregistrer vous-même sur une cassette à partir du lecteur ci-joint.
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