De leur propre aveu, les deux gaillards de Downliners Sekt sont les premiers à ne pas savoir où ils vont. Affilés au gré de leur discographie gaiement hasardeuse à Basic Channel autant qu'à Tortoise ou Burial, ces électroniciens basés à Barcelone semblent faire partie du club très (très) select des musiciens qui n'en font effectivement qu'à leur tête, sans penser à leur solvabilité ou aux trends en cours dans la techno.
Si on devait résumer leur oeuvre - 10 références intégralement disponible en téléchargement gratuit sur leur site qui n'est pas une page Facebook, c'est à signaler - on parlerait d'electronica-un-point-c'est-tout. Mais en regard de l'histoire du genre et de l'ombre lourde de Warp et Rephlex, c'est sans doute déjà un peu faux, parce qu'un peu trop précis.
Présentement préoccupés, par exemple, par les patterns et matières d'une certaine bass music - celle évaporée, maniérée et largement lumineuse qu'ont commencé à bâtir Mount Kimbie ou Machinedrum - ils y piquent ce que bon leur semble sans laisser le lourd imaginaire de l'urban music d'Angleterre coloniser leur univers. Leur Silent Ascent à sortir incessamment chez Infiné du "Paradis Blanc" nous perd ainsi dans une vaste lande de rythmes, de pulsations et de bruits où se mêlent parasites de 78 tours, techno grouillante à la Border Community et suites d'accords à la Michel Berger (je vous mets au défi de ne pas penser à "Paradis Blanc" en écoutant le morceau titre de l'album). Ouverture-programme pleine de chausses-trapes et tiroirs, "Soul Debris" est un morceau de bravoure plutôt indiscutable.
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